L'activité courrier éternue, La Poste trinque

Les défis se multiplient pour La Poste à deux ans de l'ouverture totale du marché européen à la concurrence et en temps de crise. Hier, Standard and Poor's a abaissé de « AA- » à « A+ » la note à long terme de La Poste et de sa filiale la Banque Postale. « La note à court terme ?A-1+? est confirmée mais la perspective [demeure] négative », précise l'agence de notation financière. Cet abaissement, selon S&P, reflète « la prise d'autonomie de La Poste avec l'État, qui entraîne une distanciation graduelle de la note de La Poste et de celle de la République française (AAA/Stable/A-1+) », ainsi que « la détérioration de la qualité de crédit intrinsèque du groupe provoquée par la récession ».Pour Nicolas Rivière, analyste crédit chez Standard and Poor's, l'augmentation de capital, annoncée récemment par Nicolas Sarkozy, « ne devrait financer que partiellement les besoins d'investissement très importants de La Poste ». Le président de la République a révélé, mi-décembre, que l'État et la Caisse des dépôts et consignations abonderaient de 2,7 milliards d'euros le capital de La Poste, après son changement de statut en société anonyme. Si Nicolas Sarkozy a annoncé une modification de la législation en ce sens avant l'été 2009, Standard and Poor's note que « l'augmentation de capital reste à préciser et doit être votée » et « ne devrait pas intervenir avant le début de l'année 2010 ». Selon Nicolas Rivière, le chiffre d'affaires de La Poste devrait rester stable à 20,8 milliards d'euros en 2008. Mais le résultat d'exploitation du groupe devrait s'inscrire en baisse de 40 %, soit entre 750 et 800 millions d'euros en 2008, contre 1,3 milliard en 2007. Cette dégradation s'explique principalement par la baisse accélérée du volume de courrier et la base de coûts fixes élevée du groupe, explique-t-il. La baisse des volumes de courrier, « de l'ordre de 3 à 3,5 % » en 2008, devrait être équivalente en 2009 alors que La Poste dégage l'essentiel de son autofinancement de cette activité.un défi de tailleHier matin, à l'occasion d'une conférence de presse du Syndicat des opérateurs postaux, qui en rassemble 14 exerçant en France, le directeur du courrier de La Poste, Raymond Redding, a confirmé « une baisse d'au moins 3 % en volume sur l'ensemble du marché du courrier en France, fortement corrélé à l'évolution du PIB ». De mauvais chiffres alors que l'ouverture du marché français est un défi de taille pour La Poste. Pour l'heure, ses concurrents ne captent que 1 % du marché domestique (correspondant aux plis de plus de 50 grammes, un segment ouvert à la concurrence), qui pèse environ 15,5 milliards d'euros. Contre 8 à 20 % du marché du courrier, selon les pays européens, « depuis et vers » l'international. Marine Relinge
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