Après les États-Unis, l'Europe, le Japon, la crise de l'automobile gagne les marchés émergents, les uns après les autres. La brillante croissance, sur laquelle tablaient les constructeurs pour pallier la mévente dans leurs débouchés traditionnels, n'est plus qu'un souvenir. Les immatriculations de voitures neuves pourraient ainsi reculer de 19 % cette année en Russie sous le seuil des 2,4 millions d'unités, selon l'Association des entrepreneurs européens en Russie. Du coup, le Premier ministre Vladimir Poutine a annoncé un plan de soutien à l'automobile russe, qui prévoit notamment de stimuler les achats en facilitant l'accès au crédit. Et 320 millions d'euros seront dédiés à l'acquisition de véhicules par les administrations.Renault et PSA touchésEn Chine, pour sauver un marché en fort ralentissement, le gouvernement prévoit une diminution de moitié de la taxe d'achat sur les véhicules de moins de 1,6 litre de cylindrée. En Inde, les ventes de voitures ont diminué de 6,9 % au mois de décembre, celles des véhicules utilitaires de 58 %. En Malaisie, les volumes devraient reculer de 12 % cette année à 480.000 unités. En Thaïlande, la production automobile plongera de 23 % à un peu moins de 1,1 million d'unités en 2009, selon les experts. Soit la première chute depuis onze ans. Au Brésil, un pays dont les ventes semblaient en 2008 obstinément orientées à la hausse, les perspectives ne sont guère meilleures. La Fenabrave (Association des distributeurs de véhicules) table sur une dégringolade des immatriculations de voitures et utilitaires légers de 19 % en 2009 à 2,15 millions d'unités. Ces baisses touchent en priorité les constructeurs les plus « intercontinentalisés » comme les japonais ou coréens, mais aussi GM et Volkswagen. Le fléchissement russe affectera aussi Renault, très présent sur place à travers son usine moscovite et sa participation de 25 % dans le numéro un automobile local Avtovaz (Lada). La firme au losange et PSA seront aussi exposés à la décrue sud-américaine. PSA a notamment énormément investi au Brésil dans ses capacités de production. Alain-Gabriel Verdevoye

latribune.fr

03 Févr 2009, 1:32

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