Les médicaments antiobésité font-ils leur grand retour ? Malgré l'abandon par Sanofi-Aventis de sa pilule Acomplia en novembre dernier, on pourrait le croire. Hier, le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK) a obtenu l'autorisation de mettre sur le marché européen un « médicament pour la perte de poids », baptisé Alli. Le produit sera disponible en France « avant l'ét頻. À l'inverse de l'Acomplia cependant, il sera en vente libre aux côtés des autres produits grand public de GSK, comme les patchs Niquitin ou les dentifrices Aquafresh. À une différence près : « Alli n'est pas une pilule magique mais un médicament et, comme tel, il sera vendu derrière le comptoir », précise Maud Bodinier, chef de marque chez GSK. Car, si le laboratoire en garantit l'efficacité, il l'assortit de strictes conditions d'utilisation : « Alli permet de perdre 50 % de poids en plus qu'un régime seul », s'il est « associé à un régime hypocalorique et pauvre en graisses ». effets secondairesPourquoi tant de précautions sémantiques ? C'est que le segment des médicaments antiobésité est devenu sensible depuis l'identification de comportements suicidaires chez certains patients traités avec l'Acomplia. Et ce d'autant qu'Alli est une version moins dosée du Xenical de Roche, médicament antiobésité vendu, lui, sur ordonnance. Il présente d'ailleurs des effets secondaires clairement identifiés (diarrhées). Mais les experts sont formels : « Le produit peut être gênant mais il n'est pas dangereux », assure un analyste. Vendu aux États-Unis depuis juin 2007, Alli a rapporté à GSK 230 millions d'euros en un an. En France, le laboratoire en attend 18 à 20 millions la première année de commercialisation, un objectif modeste au regard du 1,5 milliard de chiffre d'affaires réalisé par GSK dans l'Hexagone en 2007. AUDREY TONNELIER

latribune.fr

03 Févr 2009, 1:32

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