L'industrie papetière appelle au secours

Le plan de relance de l'automobile française fait des jaloux. « Nous aurions besoin d'aide mais les pouvoirs publics ne semblent pas avoir pris la mesure de nos préoccupations », a déclaré hier le président de la fédération professionnelle de l'industrie papetière en France (Copacel), Gérard Bontemps, en présentant le bilan 2008 de la filière. « Dommage, nous ne sommes ni PSA, ni des PME », a-t-il ajouté.La crise, qui a provoqué un « coup d'arrêt » à l'embellie de la consommation et des prix que connaissaient les papetiers depuis 2005, redonne des motifs de plainte à cette industrie, traditionnellement portée sur le lobbying. « Halte à la discrimination des aides et au dénigrement systématique du papier », a martelé Gérard Bontemps, également patron de Tembec France. Les papetiers dénoncent ainsi les aides dont auraient bénéficié leurs concurrents allemands sur le segment de l'emballage, notamment dans l'ex-Allemagne de l'Est. À l'affût de soutiens de tous ordres, ils demandent pêle-mêle « un plan Marshall pour l'amont forestier », un allégement des taxes sur les déchets, qui pèsent sur le papier récupéré (à l'origine de 60 % de la matière première transformée en France), une priorité aux aides liées à la biomasse utilisée dans l'industrie, une diminution des futures taxes sur les transports?En 2008, sept usines de papier ont été fermées en France, dont quatre de Matussière et Forest, en liquidation, qui a vu le repreneur des deux sites restant (Pierre Gavelle) confirmé par la justice hier. Ces fermetures ont entraîné la suppression de 1.100 emplois (sur 18.300), presque autant que les deux années précédentes (1.200 postes). Onze machines à papier ont été arrêtées (sur 181) provoquant une baisse de 4,2 % de la production, à 9,5 millions de tonnes. Bilan : la France a perdu sa 4e place européenne, au profit de l'Italie.La consommation, quant à elle, a diminué de 4 % (à 10,7 millions de tonnes). Les prix ont chuté de 5 %, après avoir retrouvé début 2008 leurs niveaux de 2000. Au total, le chiffre d'affaires de la profession a reculé de 6,5 %, à 5,8 milliards d'euros. Si certains coûts ont eu tendance à se détendre, surtout fin 2008, les papetiers évoquent plus que jamais « l'effet ciseaux », qui vient comprimer leur marge. « Nous aurons à lutter pour éviter une nouvelle dégringolade de notre industrie en 2009 », a assuré Gérard Bontemps. En attendant, il se réjouit de la suppression par les députés de l'objectif de réduction de 50 % de la consommation de papier de l'administration française. M.-C. L.texte d'exergue habillé et appliquer sur-lignage exergue colfine
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