La machine hollywoodienne se grippe

Hollywood avait plutôt profité de la crise de 1929, les Américains allant oublier leurs ennuis dans les salles obscures. Mais la crise actuelle semble avoir plus d'effet sur l'industrie du cinéma américain. Selon Media by Numbers, les entrées en salles ont reculé en 2008 de 4,3 % en volume, mais seulement de 0,5 % en valeur. Surtout, d'après le Digital Entertainment Group, les ventes de DVD ont dans le même temps chuté de 9 % à 14,5 milliards de dollars, chute qui s'est accélérée fin 2008. En France, les chiffres publiés hier par le syndicat professionnel Sven font état d'une baisse de 7,5 % du marché en valeur. Or le DVD est, depuis plusieurs années, une recette cruciale pour rentabiliser un film.S'appuyant sur cette « évolution de la demande des consommateurs », le studio Warner Bros a annoncé, mardi soir, la suppression de 10 % de ses effectifs, soit 800 postes. Notamment 300 postes en informatique et finance seront externalisés auprès de Cap gemini?: de 100 à 155 salariés se verront proposer un poste dans la SSII française, les autres étant remerciés au profit de salariés basés en Inde et en Pologne. Selon le « Los Angeles Times », ces licenciements permettront d'économiser plus de 50 millions de dollars par an.Le mois dernier, NBC Universal avait déjà supprimé 500 postes (soit 3 % du total), dont 70 à Universal Pictures?; et Viacom, 850 postes (7 %) dont une centaine chez Paramount. D'ores et déjà, le studio de Time Warner avait absorbé son studio New Line, supprimant au passage plus de 200 postes. Elle avait aussi fermé ses deux studios « « indépendants »?: Warner Independent Pictures et Picturehouse (70 salariés).Les autres majors ont aussi fermé, restructuré ou vendu leur activité « specialty », c'est-à-dire les filiales spécialisées dans les petits budgets. Voilà deux semaines, Universal Pictures a vendu le studio Rogue à Relativity Media pour 150 millions de dollars. Paramount a, pour sa part, intégré en son sein l'essentiel des activités de son studio « indépendant », Paramount Vantage. Cinquante postes ont alors été supprimés.De manière moins visible, les studios compriment aussi leurs coûts en limitant les cachets des acteurs, même ceux perçus par leurs stars. À cela s'ajoute le tarissement du financement par les fonds, qui avait pris de plus en plus de place à Hollywood. Par exemple, Steven Spielberg et l'indien Reliance ne sont toujours pas parvenus à lever les 500 millions de dollars qu'ils recherchent.Résultat?: de moins en moins de films se font. Warner en a produit 25 l'an dernier, contre 40 lors de ses plus belles années. Et Paramount a annoncé qu'il ne produirait que 20 films en 2009, soit 5 de moins que prévu. Ainsi lors du dernier Mipcom, le directeur général de Canal Plus, Rodolphe Belmer, craignait ouvertement une diminution de son approvisionnement en films américains.Dernier problème?: les négociations avec les acteurs, même s'ils sont divisés. Leur syndicat SAG menace d'une grève, mais ses 125.000 membres n'ont toujours pas été amenés à se prononcer sur son déclenchement.?nLes ventes de dvd, cruciales pour rentabiliser un film, reculent de 9 %.
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