Yann Magnan

directeur général du bureau de Paris de la société de conseil en services financiers Duff & Phelps.Votre expertise vous permet-elle de mesurer l'ampleur des provisions que devront passer les sociétés françaises ?Certains secteurs sont sous pression du fait des baisses des carnets de commandes et des valorisations boursières, notamment les secteurs liés à la construction et à l'automobile. Mais, dans chaque secteur, les situations peuvent être très différentes en fonction de la stratégie passée de croissance externe. De plus, les « tests de valeur » sont rendus particulièrement délicats car il n'y a finalement que trois mois que la situation s'est vraiment dégradée, et certaines sociétés ne perçoivent pas encore les effets de la crise économique ! Comme les dépréciations doivent prendre en compte la tendance du marché à plus long terme, il faudra parfois attendre juin 2009 pour y voir plus clair.Ces dépréciations vont-elles fragiliser vos clients ?Le respect de leurs ratios prudentiels a déjà amené des banques à procéder à des augmentations de capital. Je crois, en revanche, que dans l'industrie il n'y a pas d'entreprises en difficulté pour des dépréciations sur des sociétés qu'elles ont achetées. Mais, l'indication, par l'annonce de cette écriture comptable, que les recettes futures seront moins bonnes que prévu, est une information qui pourra amener à modifier les conclusions sur la solidité d'une entreprise.La crise ne va-t-elle pas inciter à être exagérément pessimiste sur les recettes futures des entreprises au moment des tests de dépréciation ?Les tests de dépréciation selon les normes comptables IFRS ne se placent pas dans une logique de valorisation des recettes futures en fonction uniquement de paramètres instantanés, au moment où on réalise cette estimation. La volatilité actuelle des marchés financiers doit-elle affecter les survaleurs d'acquisition ? Pas complètement selon ma lecture des normes comptables en vigueur, puisqu'au moins pour la valeur d'utilité on raisonne davantage à long terme qu'avec une approche de marché. À ce titre, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a évoqué récemment « une approche raisonnable et cohérente avec les données historiques [?] pour corriger certains effets de la perturbation des marchés sur la prime de risque ». Propos recueillis par Christophe Tricaud Il faudra parfois attendre juin 2009 pour y voir plus clair. »flashinterview
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