Les labos continuent leurs emplettes

harmacieCoïncidence du calendrier ? Mercredi, l'américain Pfizer et le suisse Novartis ont tout deux annoncé qu'ils se renforçaient dans les médicaments génériques. Le premier étend l'accord conclu en mars avec le laboratoire indien Aurobindo : il acquiert auprès de ce dernier et de son compatriote Claris Lifesciences, pour un montant non précisé, le droit de commercialiser 128 copies de médicaments. En France, seize nouveaux génériques seront vendus sous la marque Pfizer, portant à une cinquantaine le portefeuille du groupe américain.De son côté, Novartis, via sa filiale Sandoz, a racheté un petit génériqueur autrichien, Ebewe, pour 925 millions d'euros, soit cinq fois ses ventes (188 millions). Un montant jugé élevé par les observateurs mais « qui se justifie car ce sont des produits injectables, qui nécessitent un savoir-faire particulier et répondent à des normes de sécurité élevées », explique Claude Allary, du cabinet de conseil Bionest. Ces opérations restent toutefois modestes au regard des abondantes liquidités (10 à 25 % des ventes) dont disposent les industriels. Elles doivent réduire la dépendance des laboratoires aux médicaments classiques. Selon le cabinet IMS Health, 9 milliards de dollars (soit 7 milliards d'euros) d'anticancéreux injectables perdront leur brevet d'ici à 2015, alors que les génériques y représentent aujourd'hui moins de 3 milliards d'euros. Quant à Pfizer, il espère 750 millions d'euros de ventes supplémentaires à l'horizon 2012.Les mouvements dans le secteur ne devraient pas s'arrêter. « Novartis va continuer à rechercher des cibles, notamment dans les biotechs, pour 600 à 800 millions de dollars », indique un bon connaisseur du secteur. Selon nos informations, le prochain à tirer pourrait être le britannique GSK. Reste à savoir où visera le groupe, qui, le mois dernier, a déjà racheté l'américain Stiefel pour 2,8 milliards d'euros. L'hexagone n'est pas exclu. « La France compte plusieurs dizaines de petites sociétés pharmaceutiques familiales de 10 à 30 millions d'euros de chiffre d'affaires », confirme Claude Allary. AUDREY TONNELIER
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.