Le leadership de la Bourse de Londres est menacé

Le passage de témoin s'est opéré sans anicroche. Côte à côte pour présenter les résultats de la Bourse de Londres mercredi, Clara Furse, la directrice sortante, et Xavier Rolet, son successeur, ont joué la parfaite entente. « Prendre la succession de Clara est un challenge », caresse le Français.Pourtant, la situation de la Bourse de Londres s'avère délicate. Après des années de stratégie défensive, le London Stock Exchange (LSE) apparaît bien seul sur l'échiquier européen des Bourses. Clara Furse a farouchement défendu son indépendance pendant ses huit années à la tête de l'entreprise, résistant tour à tour aux assauts des Deutsche Börse, Euronext, Nasdaq, Macquarie ou encore Icap. Au point d'être considérée comme la « dame de fer » de la Bourse. Aujourd'hui, la Bourse de Londres bénéficie encore du statut de premier marché d'actions en Europe, en termes d'activité. Mais Londres semble isolée face aux acteurs transatlantiques Nyse-Euronext et Nasdaq-OMX. « Aujourd'hui, la seule entreprise à laquelle on peut comparer le LSE, c'est Deut­sche Börse. À cette différence près : le groupe allemand est davantage intégré et présente une forte activité sur les dérivés », souligne Axel Pierron, vice-président du cabinet de conseil Celent. La fusion avec Borsa Italiana, à l'été 2007, n'a pas modifié la physionomie du groupe qui reste centré sur le négoce d'actions, après s'être fait souffler le marché des produits dérivés londoniens, le Liffe. Pis, peut-être : dans une perspective de reprise du mouvement de consolidation du paysage boursier européen, si Deutsche Börse (la société a une capitalisation de 12,2 milliards d'euros) fait office de consolidateur, le LSE n'est plus qu'une cible avec une capitalisation six fois plus faible. Recul de l'activitéL'isolement de Londres apparaît comme un lourd handicap alors que se multiplient les difficultés. D'une part, la Bourse de Londres fait face à l'émergence de nouveaux concurrents, les fameux MTF (« multilateral trading facilities »), qui ont vu le jour depuis la dérégulation européenne en 2007 (voir ci-dessous). D'autre part, la tempête financière a eu un impact logique sur la Bourse de Londres. À paramètres comparables, l'activité a reculé de 6 % l'an dernier (avril 2008 à mars 2009) et le bénéfice opérationnel, de 7 %. Toutefois le bénéfice opérationnel publié, de 338,6 millions de livres, exclut les lourdes provisions passées sur le coût d'acquisition de Borsa Italiana pour un montant de 484 millions de livres. In fine, la perte ­nette ressort à 332,7 millions de livres. Clara Furse défend ces résultats, qui prouvent selon elle la résistance de Londres face une crise financière sans précédent. Elle souligne que le chiffre d'affaires du LSE a triplé depuis 2001. Reste que personne ne se fait d'illusions. Les années à venir seront difficiles pour la Bourse de Londres. De son propre aveu, Xavier Rolet se prépare à un été chargé. Mercredi, il a annoncé sa première contre-offensive sur le front technologique : il réfléchit à la mise en place d'une nou- velle plate-forme électronique de négociation. Et d'ajouter : « Nous n'avons pas l'intention de laisser nos concurrents continuer à nous prendre des parts de marché. » nNous n'avons pas l'intention de laisser nos concurrents continuer à nous prendre des parts de marché.
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