« Je suis prêt à envisager des acquisitions »

Vous héritez d'une Bourse qui a rejeté cinq offres hostiles en huit ans, dans un contexte de crise financière. Dans quel état jugez-vous la Bourse de Londres ?Clara Furse [Ndlr, l'ancienne directrice] me laisse cette Bourse dans un excellent état. Bien sûr, il y a de nombreux challenges à relever, la concurrence augmente, mais la Bourse de Londres demeure un centre mondial incontournable. Je serais heureux de réussir la moitié de ce que Clara a fait.Clara Furse n'aurait-elle pas dû accepter certaines des offres qu'elle a reçues ?Je ne fais pas de commentaire sur le passé. Mais ce qu'il se passe actuellement prouve que nous restons une place internationale majeure. Avec la crise, les banques centrales et les gouvernements sont en train d'harmoniser les règles internationales de gouvernance. Pour nous, cette mondialisation est une formidable opportunité. Quand le monde devient plus petit, les entreprises veulent absolument être listées sur les deux ou trois Bourses les plus importantes. En s'introduisant en Bourse, elles veulent de la reconnaissance, elles veulent bénéficier de notre marque. Nous sommes l'une des places qui offrent cela, avec la Bourse de New York et peut-être Tokyo.Conserverez-vous la même approche d'indépendance que celle de Clara Furse ?Nous sommes toujours prêts à regarder des acquisitions ou des alliances stratégiques. Mais ce n'est pas une priorité. Ce qui nous importe avant tout est notre c?ur de métier : notre technologie, nos prix, nos clients?Vous mentionnez les dangers de la concurrence. Les MTF (« multilateral trading facilities », nouveaux centres d'échange d'actions) ont gagné près du quart du marché en moins de deux ans, Chi-X en tête. Comment pouvez-vous y faire face ?Londres est le marché le plus ouvert. Face aux MTF, il est évident que nous devons agir vite. Mais je crois que nous pouvons maintenant stabiliser notre part de marché. Notre offre technologique est bonne. De plus, combien de MTF vont vraiment survivre ? La réponse est loin d'être certaine.Vous allez lancer cet été Baïkal, un marché d'échange de blocs. Quelle est l'importance de ce projet dans votre stratégie ?C'est très important. C'est Baïkal qui nous donne une porte d'entrée vers une stratégie paneuropéenne. Le projet a pris du retard à cause de la faillite de Lehman Brothers [Ndlr, qui était partenaire lors du lancement de Baïkal l'an dernier], mais nous allons pouvoir commencer la première phase fin juin. Ensuite, au premier trimestre 2010, nous allons introduire une technologie qui permettra de faciliter le « matching » entre les stratégies des acheteurs et des vendeurs, qui devrait être un vrai progrès.D'un point de vue personnel, comment percevez-vous le fait qu'un Français soit à la tête de la Bourse de Londres, un puissant symbole de la City ?Cela fait presque trente ans que je travaille hors de France. Pendant toutes mes années d'expatrié, j'étais dans des méritocraties, notamment aux états-Unis et en Grande-Bretagne. C'est très important d'avoir une société ouverte. Les grandes banques d'investissement à Londres sont pleines de jeunes Français, souvent issus de l'immigration. Cette diversité est essentielle, particulièrement à la lumière de la mondialisation, qui va s'accélérer.Propos recueillis par éric Albert, à Londresnotre c?ur de métier c'est : notre technologie, nos prix, nos clients.
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