La réputation internationale de la City fragilisée

lyseRéparer les dommages faits à la City, vite. Ce sont, en résumé, les conclusions du rapport remis au Trésor britannique il y a deux semaines, sous la direction de Winfried Bischoff, un ancien président de Citigroup : « Il est clair que la crise financière a modifié la perception publique du secteur bancaire britannique. » En clair, la réputation de la City a été profondément entachée, et cela risque de prendre du temps pour remonter la pente.Depuis la nationalisation des banques, les politiciens britanniques ont soudain changé de discours, attaquant violemment les golden boys qu'ils adulaient précédemment. À l'étranger, les cataclysmes concernant Lloyds Banking Group et Royal Bank of Scotland ont également mis à mal l'image de « maîtres de l'univers » des financiers britanniques.Winfried Bischoff en appelle donc au gouvernement pour changer de ton le plus rapidement possible. Mais il n'y a pas que les déclarations de Downing Street. Deux mesures concrètes récentes l'inquiètent particulièrement. La première est l'augmentation de l'impôt sur les revenus des plus riches, qui va passer de 40 % à 50 % l'année prochaine. « Le gouvernement doit s'assurer que le système fiscal reste stable, durable et compétitif », réplique le rapport.Contôles renforcésLa deuxième mesure est le complet chamboulement réglementaire que prépare la Financial Services Authority (FSA, le régulateur financier). Adair Turner, son président, a prévenu qu'il allait lancer une « révolution » et qu'il allait durcir ses contrôles. Cette promesse est vécue comme une menace par Winfried Bischoff, qui craint que cela n'étouffe l'innovation financière.Le pire n'est pas certain pour la City. Ce rapport a été commandé par le Trésor lui-même et le gouvernement britannique n'a pas moins de trois secrétaires d'État qui sont d'anciens banquiers. Londres concentre aussi des talents et des compétences uniques. Mais après une décennie où les financiers semblaient maîtres à bord, l'équilibre des forces s'est soudain inversé. é. A.
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