Le Japon croit en une reprise de l'activité

conjonctureL'économie du Japon relève du défi pour les économistes qui veulent en décrypter les rouages. Pourtant, certains d'entre eux estiment, après la publication d'un très mauvais taux de croissance du PIB pour le premier trimestre 2009, que la récession dans laquelle s'est enfoncée l'archipel a atteint ses limites. Au premier trimestre, le PIB nippon a reculé de 4 % par rapport au trimestre précédent, soit une chute spectaculaire de 15,2 % en rythme annualisé. « Cette aggravation de la récession, en dépit des trois mesures de relance initiées par Tokyo pour un montant de 795 milliards de dollars, dont 127 milliards d'argent frais, résulte de la faiblesse persistante de la demande internationale, dont dépend le Japon », explique à « la Tribune » Atsushi Nakajima, économiste en chef chez Mizuho Research Institute à Tokyo. « Sans les mesures de relance, la récession serait pire », dit-il, précisant qu'une quatrième série de mesures est en discussion à la Diète, d'un montant de 593 milliards de dollars dont 163 milliards d'argent frais.le yen demeure élevéLes exportations ont chuté de 26 % au premier ­trimestre par rapport au trimestre précédent. Cette sensibilité est d'autant plus grande que le yen demeure élevé, expliquait à l'Ifri Patrick Artus, directeur des études chez Natixis. « Il aurait fallu que la Banque du Japon intervienne pour empêcher cette appréciation procyclique », a-t-il argué, soulignant que depuis les années 1990 les salaires sont comprimés au nom de la compétitivité, ce qui mine la consommation des ménages.De leur côté les experts de Capital Economics notent que l'impact de la baisse des exportations sur le PIB s'atténue, pour ne plus représenter que 1,4 point de pourcentage de cette baisse au premier trimestre, moitié moins que fin 2008. Pour eux, le déclin des investissements privés a été le facteur important du recul du PIB au premier trimestre. ­Pèche-t-il par optimisme, Capital Economics estime l'économie nippone « en route pour un retour à une croissance positive dès le second trimestre ». Même pronostic pour Atsushi Nakajima, qui constate que le niveau des stocks, clé de la reprise de la production, a été nettement réduit, ce qui a aggravé la baisse du PIB au premier trimestre. Mais à présent, « la production peut redémarrer », dit-il. Selon Mizuho, l'année 2009 devrait toutefois se solder par une nouvelle contraction du PIB. n
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