Le cinéma français bat tous ses records

fréquentationChristine Albanel est venue à Cannes avec un petit cadeau pour le secteur du cinéma : elle a promis que le crédit d'impôt pour le tournage en France de films étrangers serait enfin officialisé dans « les semaines qui viennent », une fois obtenu le feu vert de Bruxelles. La ministre de la Culture a aussi annoncé pour la rentrée « une grande consultation » associant industries culturelles, opérateurs télécoms et parlementaires, sur deux thèmes : « Réfléchir aux moyens de dégager de nouvelles ressources, notamment pour la diffusion des ?uvres sur Internet », mais aussi : « Une répartition équitable de ces ressources entre les différents maillons de la chaîne ». Objectif : faire des propositions « à la fin de l'automne », en même temps que la mise en ?uvre de la loi antipiratage. Elle a par ailleurs envisagé une « fiscalité adaptée » pour les distributeurs spécialisés, sur le modèle des librairies indépendantes.La ministre, qui s'exprimait à l'occasion de la publication du bilan 2008 du CNC (Centre national de la cinématographie), s'est félicitée de la « très très bonne forme » du cinéma hexagonal. En effet, les entrées en salles ont battu en 2008 un record vieux de vingt-cinq ans, avec 190 millions d'entrées. L'année a été marquée par la comédie « Bienvenue chez les Ch'tis », qui, avec 20 millions d'entrées, est devenu le film français ayant remporté à ce jour le plus grand succès en salles. Ce triomphe a dopé la part de marché des films français, qui atteint 45 %, son plus haut niveau depuis 1984, et dépasse celle des films américains (44 %).Selon le bilan, le prix moyen d'une place a augmenté légèrement (+ 1 %) à 6,01 euros, soit moins vite que l'inflation (+ 2,8 %). Le CNC constate notamment une augmentation des billets les plus chers (+ 11 % au-delà de 8 euros). Explication : le développement des films en relief, mais aussi le succès des « Ch'tis », qui a ramené vers les salles des spectateurs occasionnels ne bénéficiant pas de tarifs réduits. Les places à moins de 3 euros augmentent aussi (+ 19 %) grâce aux ventes flash de billets à 3,5 euros sur Internet, et à des tarifs réduits pour les jeunes.Côté salles, le bilan montre que le nombre d'écrans a encore progressé en 2008 (+ 1,6 %), poussé par l'ouverture de 11 nouveaux multiplexes, qui ont toutefois entraîné directement la fermeture de salles rivales à Saint-Quentin (Aisne), Roanne et Niort. En revanche, le nombre de salles a encore diminué à Paris à la suite de la fermeture des Grand Pavois, MK2 Beaugrenelle et UGC Triomphe.beau succès à l'exportLe nombre d'écrans disposant d'un projecteur numérique a plus que triplé : à fin mars, il atteint 442, essentiellement dans le réseau CGR. Le nombre de films sortis en numérique a doublé, pour atteindre 57, dont 4 en relief.Enfin, à l'export, 2008 a aussi été une année record pour les films français, avec 84,5 millions d'entrées. Toutefois, un tiers de ces entrées proviennent de films en anglais (« Taken », « le Transporteur 3 » et « Babylon AD »). Un quart de ces entrées ont été réalisées en Amérique du Nord, et 9 % en Russie, devenue ainsi le second pays d'exportation des films hexagonaux. J. H., à Cannes En 2008, les entrées en salles ont pulvérisé un record vieux de vingt-cinq ans, avec 190 millions d'entrées.
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