LuxeIl faut vraiment que le marché du luxe soit déprimé pour que les actionnaires se réjouissent d'un chiffre d'affaires d'Hermès en croissance organique de 0,4 % sur le premier semestre 2009. À la mi-journée hier, l'action du maroquinier progressait de 3,65 %, entraînant avec elle celle de LVMH, à + 1,6 %.Causes de telles réjouissances ? Le chiffre d'affaires, de 874,9 millions d'euros sur le semestre, est bien supérieur au consensus des analystes de Bloomberg qui tablaient sur 845 millions. Mieux, les ventes rebondissent fortement entre avril et juin, à + 3,9 % à données comparables, alors qu'elles chutaient de 4,7 % sur les trois premiers mois de l'année. Le rebond est particulièrement sensible dans les magasins en propre, où les ventes progressent de 12 % au deuxième trimestre contre 6 % au premier. Comme toujours, la division maroquinerie est le premier contributeur à la croissance (+ 15,7 % au premier semestre et 21 % au deuxième trimestre), tandis que le déstockage des distributeurs multimarques continue sur les divisions des parfums et des montres (respectivement ? 27,2 % et ? 17,3 % au premier semestre).trou d'airTout ceci ne permet pas à l'entreprise d'envisager un vrai rebond pour 2009. Le PDG, Patrick Thomas, prévoit une stabilité des ventes sur l'année et rappelait récemment que la baisse de la marge opérationnelle pourrait se situer entre « zéro et un point de pourcentage » par rapport aux 25,5 % de 2008. « Le trou d'air du marché du luxe pourrait durer environ deux ans », avait-il déclaré lors du sommet du luxe organisé par Reuters en juin dernier. Des alarmes insuffisantes pour les Bourses, apparemment rassurées par cette étonnante stabilité d'Hermès sur un marché international du luxe attendu en baisse de 10 % sur 2009, selon le cabinet Bain & Company. Sophie Lécluse

latribune.fr

04 Août 2009, 1:48

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