Bernanke promet des taux durablement bas

Banque centraleLe pire de la crise économique et financière des temps modernes serait derrière nous, si l'on en croit les plus puissants banquiers centraux de la planète. À commencer par Ben Bernanke, le patron de la Réserve fédérale américaine, qui se livrait hier à la première partie de son audition semestrielle devant le Congrès. Aujourd'hui, l'enjeu majeur va consister à lever un arsenal inédit de moyen de lutte pour tenter de s'en extirper. C'est ce que l'on appelle désormais les stratégies de sortie de crise, ou d'exit pour les Anglo-Saxons, avec tous les risques qu'elles comportent. préserver la repriseEn agissant trop précipitamment sur le niveau des taux directeurs tombés à des planchers historiques pour éviter l'apparition d'anticipations d'inflation, la Fed risquerait de replonger l'économie dans la récession et de faire surgir le spectre de la déflation, la hantise de Bernanke. En tardant trop à relever le loyer de l'argent et à éponger les tombereaux de liquidités mis à la disposition du système bancaire, la Fed sèmerait les germes d'une nouvelle crise encourageant la formation d'incontournables bulles des prix des actifs. Entre le spectre de l'inflation, qui terroriserait un marché obligataire déjà fragilisé et la spirale déflationniste, la voix est étroite.D'entrée de jeu, Ben Bernanke a affirmé que la Fed était en mesure de juguler l'inflation : les vastes volumes de liquidités injectés dans l'économie n'empêcheront pas la Fed de durcir sa politique monétaire le moment venu, a-t-il assuré, tout en esquissant le schéma de sortie de crise qui a sa faveur. Pas question dans l'immédiat de toucher au taux directeur, ramené dans une fourchette de 0 % à 0,25 % dès le mois de décembre dernier, qui devrait rester très accommodant pour une période prolongée, afin de ne pas étouffer la reprise en cours. Du moins tant que le chômage, qui touche 9,5 % de la population active, continue d'augmenter. Selon la Fed, il pourrait atteindre 10,6 % en 2010. Il s'agira d'abord d'éponger les liquidités excédentaires, la Fed en ayant injecté plus de 2.000 milliards de dollars, ce qui a fait exploser son bilan. Même si la normalisation est déjà en marche, Bernanke a évoqué quatre pistes à suivre pour les draîner et éviter une dérive inflationniste. La Fed pourrait effectuer des adjudications « inversées » (reverse repo dans le jargon monétaire), en cédant des obligations inscrites à son bilan en échange de liquidités. Le Trésor pourrait vendre des obligations dont le produit serait déposé à la Fed. Ces sommes seraient dans les faits retirées du marché. La Fed pourrait créer des dépôts à terme rémunérés au profit des banques qui permettraient de geler des liquidités pendant des durées prolongées. Enfin, elle pourrait vendre une partie des titres à long terme de son portefeuille sur le marché. On sait donc comment elle entend procéder, mais pas quand ! Isabelle CroizardExergue Guillemet
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