Le patron qui a remonté Lacoste et racheté Gant l'an derni...

Traversée vers RomeÀ bord de son amour de Swan« Tiens bon la barre et tiens bon le vent, hissez haut, Santiano. » Voilà le refrain qui résume le mieux l'esprit dans lequel Guy Latourrette aborde ses vacances. Depuis vingt ans, le président de Maus Frères International Services (Devanlay, Aigle, Gant et Parashop) et président du directoire de Devanlay (licence mondiale du textile Lacoste) navigue tous les étés à bord de son Swan, un rêve de bateau pour tous les marins de la Terre. De 42 pieds, il est passé à 44, puis s'est encore enhardi avec un 46 pieds acheté flambant neuf il y a trois ans pour enfin le « customiser » à son goût. Son nom ? « Desnos », à cause du poète préféré de sa femme, Alix, mais aussi parce que, en grec, « desnos » signifie « n?ud ». Un nom prédestiné pour un bateau qui évoque aussi au dirigeant les liens de l'amitié. Inutile de préciser que le « Desnos », un 18-tonnes avec un mât de 22 mètres, abrite à son bord tous les bouquins du poète.Guy Latourrette n'est pas un marin d'eau douce. Il navigue depuis? toujours. « J'ai passé mes vacances, enfant, en Bretagne, côtoyé Tabarly, dragué ma femme sur un 505 ? prononcez ?cinq ô cinq? ?, puis régaté avec mes fils, pour aujourd'hui aller à mon rythme avec un voilier équipé sur mesure. » Tout y est électrique, des winchs au guindeau. La voilure peut être envoyée depuis le cockpit, y compris la chaussette de spi. Après quarante ans de mariage, voilà un couple taillé pour le grand large et capable désormais de man?uvrer à deux leur bâtiment. « Elle n'est jamais malade et n'a jamais peur. Elle apprécie comme moi les mouillages forains », dit-il, fier de sa coéquipière. Chaque été, ils décident ensemble du programme des trois semaines de navigation. Ils ont déjà parcouru les mers froides et chaudes, mais restent attachés à la Méditerranée pour son climat, même si ses coups de vent peuvent s'avérer redoutables. « Quand je dirigeais La Redoute, le bateau était basé à La Trinité. Nous avons écumé les îles Scilly. L'an passé, après avoir fait convoyer le bateau à Corfou, nous sommes revenus par le canal de Corinthe et la traversée du détroit de Messine. Cette année, nous projetons de quitter notre port d'attache de Marseille pour une traversée vers Rome », raconte l'homme au regard bleu des mers du Sud.à bord du « Desnos », il y aura les trois grands enfants (39, 38 et 33 ans) qui ont, tout petits, attrapé le virus des voileux infusé par papa et maman. Mais ce sont parfois les copains qui viennent. « Toujours les mêmes depuis des lustres. Car la mer est intraitable avec les problèmes de caractère. Si on ne partage pas les mêmes goûts, cela ne pardonne pas. » La bibliothèque du « Desnos » est bien pourvue. À Paris, le couple habite au-dessus de la librairie l'Écume des Pages, où il va faire son marché avant de partir.Cet été, cette échappée belle sera encore davantage nécessaire à ce patron sous pression. La crise qui a frappé fort aux états-Unis, où la marque Lacoste est très présente avec un réseau de boutiques en propre, a ajouté quelques cheveux blancs à sa chevelure de Poséidon. Le challenge de ses rêves ? Celui de tout bon marin : une traversée de l'Atlantique. Elle est déjà programmée pour novembre 2010, où il prendra le départ de la Transat des Alizés avec le « Desnos ». D'ici là, son navire sera équipé en 3G. Car, cet été, il ne veut pas être sans liaison plus de deux jours d'affilée. Et restera fidèle à ses marques, en polo Lacoste et ciré Aigle. Une tenue bien dans le ton de son si joli bateau. n patron en vacances/guy latourrette
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