L'expatriation séduit de plus en plus d'entreprises

Qui a dit que les entreprises françaises avaient peur de l'étranger ? Selon une étude de la Direction générale du trésor et de la politique économique (DGTPE), plus de 30.000 implantations françaises ont été recensées à travers le monde en 2006, contre 28.000 en 2004. Ce qui représente 6 millions de salariés et un chiffre d'affaires de l'ordre de 850 milliards d'euros, soit plus du double des exportations de l'année (388 milliards d'euros).Les activités de services, dont un tiers dans le commerce, constituent la majorité des expatriées, traduisant la volonté de ces entreprises de se rapprocher de la demande. Cette logique motive également le départ des entreprises industrielles, qui représentent 40 % des expatriées. Mais des raisons d'organisation, y compris pour baisser les coûts de production, sont également évoquées. Les entreprises du secteur des biens d'équipement constituent le gros des troupes installées à l'étranger.Sur le plan géographique, les partenaires commerciaux traditionnels de l'Hexagone sont les cibles privilégiées, l'Allemagne se trouvant en tête des terres d'accueil avec 3.300 implantations, suivie des États-Unis, puis de nos voisins européens. Au Royaume-Uni, en Espagne et en Italie, le nombre des implantations oscille entre 1.000 et 1.500.LOGIQUE DE RATIONALISATIONBien qu'en forte croissance depuis 2004, les installations dans les pays émergents (Pays de l'Est, Maghreb et Proche-Orient, Asie émergente) représentent moins de 20 % du total. À la différence des expatriations dans les pays industrialisés, celles réalisées dans les pays émergents s'inscrivent dans une logique de rationalisation du processus de production, qui se traduit par une recherche de diminution des coûts de production, notamment des coûts salariaux. " L'impact net sur l'emploi en France du développement des activités dans ces pays est cependant difficile à évaluer : d'une part, ces délocalisations ne concernent qu'une faible part des activités ; d'autre part, la transmission par la maison mère des activités intensives en travail non qualifié à des filiales étrangères bénéficiant d'avantages comparatifs peut lui permettre de se spécialiser en France sur des activités exploitant intensivement ses avantages comparatifs, et de maintenir une activité nationale ", indique Raphaël Cancé, l'auteur de l'étude. Ces expatriations se substituent-elles aux exportations ? L'étude de la DGTPE n'y croit pas, préférant évoquer leur complémentarité.
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