Les cours du Co2 résistent à la crise

C'est une mauvaise nouvelle pour les producteurs d'électricité européens, principaux acheteurs de Co2 sur le marché : la tonne de Co2 cotée en Europe résiste à la crise financière. Le prix de la tonne de Co2 pour livraison en décembre affiche un recul de 4 % depuis le début de l'année, à 21,20 euros hier. Le gaz n'a vu son prix perdre qu'un quart de sa valeur depuis son plus-haut du mois de juillet, contre la moitié pour le pétrole. Une performance qui s'expliquerait justement par le secteur électrique. Selon Mark Lewis, analyste à la Deutsche Bank, " le prix de 21 euros est perçu comme un niveau plancher par les acheteurs ".Et le volume d'échange devrait s'accélérer sur le Co2. Depuis la semaine dernière, l'ONU a en effet effectué une opération très attendue, qui consiste à relier le système européen d'échange de quotas avec son équivalent international (International Trading Log, ITL). Si bien que les industriels européens peuvent acheter directement des CER (ou tonnes de Co2 supprimées en Asie et en Amérique latine dans le cadre du protocole de Kyoto). Et ils ont tout intérêt à le faire : le Co2 venu d'ailleurs se traite 3 euros de moins la tonne que le Co2 issu du quota européen (EUA), tout en étant juridiquement équivalent.AMELIORER L'INFORMATION DES INDUSTRIELS " Le développement de l'ITL était essentiel pour le marché du Co2 : cela permet d'élargir l'accès aux CER. Les industriels vont ainsi avoir accès à près de 900 millions de tonnes de Co2 issus des pays en voie de développement ", estime Chris Leeds, vendeur spécialisé sur l'environnement chez Barclays Capital.La réduction de l'écart de prix entre CER et EUA qui est, selon Mark Lewis, inéluctable tant les deux matières premières sont équivalentes, pourrait toutefois prendre un peu de temps. Le marché du Co2 n'est en effet pas d'une efficacité parfaite. L'information des industriels concernés est notamment loin d'être optimale. " La moitié des industriels n'ont rien fait de leurs quotas ! Avec l'intégration de l'ITL, on peut s'attendre à ce que les opérateurs soient plus actifs ", prévoit Chris Leeds.Si les échanges s'accélèrent sur le marché du Co2, le gaz pourrait toutefois souffrir de la récession qui s'annonce comme les autres matières premières. Non pas en baissant, mais en grimpant moins que prévu. La Deutsche Bank anticipe ainsi que le prix des quotas européens sera de 30 euros en 2009, contre 40 euros auparavant. Le recul de la production industrielle européenne devrait en effet limiter ses émissions de Co2. Ce qui aura pour conséquence de faire reculer le prix de la demande de quotas, et donc celui du Co2.
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