Barack Obama esquisse sa nouvelle politique étrangère

L'administration Obama se saisit sans attendre des dossiers de politique étrangère les plus complexes qui l'attendent. Hier, le nouveau président des États-Unis a signé des décrets visant à fermer le camp de Guantanamo d'ici à un an et à interdire les méthodes d'interrogatoire « poussées » de la CIA. Des mesures symboliques qui permettent à Barack Obama de se distancier immédiatement de George W. Bush. De son côté, Timothy Geithner, dont la nomination à la tête du Trésor a reçu hier l'approbation de la commission des finances du Sénat a déclaré qu'Obama entendait recourir « à toutes les voix diplomatiques disponibles pour obtenir un changement dans les pratiques de la Chine en matière de devises ». La nouvelle diplomatie promise par le candidat Obama ? fermeté avec les pays nourrissant à ses yeux les contentieux avec les États-Unis et ouverture avec ceux désireux de privilégier le dialogue ? est donc en marche. Avant même qu'Hillary Clinton soit confirmée à la tête du département d'État mercredi, Barack Obama a réuni hier les chefs de l'armée et ses conseillers de sécurité nationale pour qu'ils mettent en ?uvre « un repli militaire responsable d'Irak » et organisent la pacification de l'Afghanistan.Immense espoir Obama a par ailleurs appelé le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, et le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Son objectif : rompre avec l'immobilisme de son prédécesseur et ?uvrer activement en faveur de la paix dans la région. « Les États-Unis peuvent tenter de faciliter et de coordonner le dialogue entre les deux parties mais ses efforts seront vains si, pour des raisons de politique intérieure, elles n'ont pas l'intention de faire la paix », prévient Jon Alterman, directeur du programme sur le Moyen-Orient au Center for Strategic and International Studies (CSIS).L'alternance à Washington suscite un espoir immense et certaines chancelleries, notamment en Europe, risquent d'être déçues. « Il convient d'être réaliste sur la dynamique du changement », avertit Daniel Hamilton, directeur du Centre sur les relations transatlantiques (SAIS CTR), un « think tank » de Washington, qui note que pour l'heure, les nominations sont toujours en cours au sein du département d'État (lire ci-contre). deux options Parmi les dossiers clefs qui attendent Hillary Clinton, l'Afghanistan sera au c?ur du sommet de l'Otan d'avril prochain: la nouvelle chef de la diplomatie américaine demandera alors aux Européens de renforcer leur présence militaire dans le pays « ou, à défaut, leur présence civile et financière », deux options qui faciliteront une entente transatlantique sur ce sujet, estime Hamilton. En revanche, la nouvelle administration devra se montrer extrêmement convaincante pour que ses partenaires européens accueillent des détenus de Guantanamo, une fois que ceux-ci auront quitté le camp d'ici à un an. n
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