Les stock-options menacées par une loi

S'il faut passer par la loi, on passera par la loi. » Christine Lagarde a confirmé hier le durcissement de la position du gouvernement dans le débat sur les stock-options. La ministre de l'Économie a emboîté le pas à Nicolas Sarkozy. Le chef de l'État s'était emporté vendredi contre « ceux qui ont du mal à comprendre » que, « quand il y a un plan social, des aides publiques, les bonus, plans, stock-options, rémunérations annexes ne sont pas admissibles ». Une irritation présidentielle nourrie par la polémique sur la Société Généralecute; Générale (lire ci-contre). Sous la pression, les cadres dirigeants de la banque, sous perfusion de fonds publics depuis la crise de l'automne, ont finalement accepté hier de renoncer à leurs stock-options. « Il serait grand temps que Société Généralecute; Générale rime un peu plus avec intérêt général », leur avait dit Christine Lagarde.Mais l'Élysée et le gouvernement veulent dépasser ce cas particulier. Interrogée sur Europe 1, Christine Lagarde a estimé qu'il fallait « s'interroger sur la pertinence des stock-options, et sur la pertinence, au contraire, de l'attribution d'actions gratuites ». Pour la ministre de l'Économie, « il y a de multiples méthodes » pour modifier les règles actuelles, en particulier « la voie fiscale ». Le député UMP Jérôme Chartier a annoncé qu'il préparait une proposition de loi pour faire passer la taxation des stock-options de 40 % à 60 %.allumer des contre-feuxIl suffisait d'entendre le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, tonner hier sur Canal Plus contre « les seigneurs de la finance » pour comprendre que le gouvernement et la majorité cherchent à reprendre pied sur le terrain social et à allumer des contre-feux.Les slogans contre « une politique pour les riches » ont fleuri tout au long des manifestations de jeudi dernier et risquent bien de nourrir les cortèges du 1er Mai. Surtout qu'à gauche, on semble décidé à intensifier l'offensive contre Nicolas Sarkozy, notamment sur son terrain privilégié de la « moralisation » du capitalisme. « Depuis plusieurs mois, Nicolas Sarkozy brandit son martinet de manière inoffensive », a ironisé samedi le socialiste François Hollande. « Il faut faire voter une loi qui plafonne les hautes rémunérations et qui interdise pour un temps le versement de bonus et de stock-options. C'est ce qu'ont fait les États-Unis. Le plus vite sera le mieux », a insisté le député de Corrèze dans les colonnes du « Parisien ».Nicolas Sarkozy engagera lui-même la contre-attaque politique, demain soir à Saint-Quentin? chez Xavier Bertrand. Avec un vrai meeting digne d'une campagne électorale. Le chef de l'État a compris que la fronde de quelques personnalités de l'UMP, ajoutée au matraquage de la gauche, avait partiellement réussi à transformer le bouclier fiscal, « dogme » de son quinquennat, en symbole d'une injustice sociale. Après les deux journées d'action du 29 janvier et du 19 mars, Nicolas Sarkozy a certes affirmé sa volonté de tenir le cap de sa politique économique mais, à l'approche des élections européennes, il veut aussi rassurer et remobiliser l'électorat populaire qui l'a porté à l'Élysée en mai 2007. Un sondage Ifop, réalisé pour le « Journal du dimanche », montrait hier que le chef de l'État mécontente désormais 18 % des sympathisants de l'UMP. Nicolas Sarkozy parle donc à nouveau sécurité, comme à Gagny la semaine dernière, emploi? et « refondation » du capitalisme. Sur ce terrain, le chef de l'État en revient à l'esprit du discours sur la crise financière prononcé à Toulon le 25 septembre 2008. nproposition de loi pour faire passer la taxation des stock-options de 40 % à 60 %.
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