Retraites  : « 2010 sera un rendez-vous capital, tout sera mis sur la table »

Le gouvernement avait préparé le terrain depuis une semaine en faisant émerger l'idée de repousser l'âge minimum de départ à la retraite, aujourd'hui fixé à 60 ans. Hier, Nicolas Sarkozy a donné, en quelques mots, un premier cadre à une future réforme d'envergure. Tout d'abord, le chef de l'État a tranché sur le calendrier en déclarant que « le temps de la décision » sur la réforme des retraites serait « à la mi-2010 ». François Fillon avait pourtant plaidé pour que la question fasse « l'objet d'un débat dans le cadre d'une élection présidentielle ou législative ». Mais, comme le note un membre du gouvernement, « le Conseil d'orientation des retraites va rendre son rapport en février 2010, et on ne pouvait pas rester muet ». En outre, les partenaires sociaux signataires en mars de l'accord Agirc-Arrco, ne parvenant pas à prendre de décisions pour rétablir les comptes des régimes de retraite complémentaire, ont appelé le gouvernement à un rendez-vous général sur les retraites dès 2010. La forte dégradation des comptes de la branche vieillesse de la Sécu a également pesé en faveur d'une réforme à court terme.Nicolas Sarkozy a par ailleurs annoncé hier que « 2010 sera un rendez-vous capital, il faudra que tout soit mis sur la table : l'âge de la retraite, la durée de cotisation et la pénibilit頻, précisant que « toutes les options seront examinées ». C'est la première fois que l'exécutif met dans le débat le recul de l'âge de la retraite. Le ministre du Travail, Brice Hortefeux, a cité « les Allemands, qui l'ont échelonné jusqu'à 67 ans ». Laurence Parisot réclame de longue date de porter l'âge légal à 63 ans et demi à partir de 2012. Le chef de l'État a prévu que les partenaires sociaux fassent des propositions, mais prévient que « le gouvernement prendra ses responsabilités ». Pour Jean-Louis Malys, de la CFDT, reculer l'âge de départ à la retraite « ferait porter le poids des mesures sur ceux qui ont commencé à travailler jeune », ce qui « serait profondément injuste ». La présidente (CFE-CGC) de l'assurance retraite, Danièle Karniewicz, estime que « reculer l'âge de la retraite sans avoir trouvé de solution pour augmenter l'emploi des seniors, cela revient à baisser les retraites ». Le chef de l'État n'a en outre pas mis sur la table la hausse des cotisations de retraite. « Or l'âge seul ne suffit pas à combler les besoins de financement », note Danièle Karniewicz, en rappelant que repousser l'âge de la retraite à 62 ans en 2016 ne rapporterait à l'horizon 2050 que 5,7 milliards? pour un déficit de la Caisse d'assurance vieillesse estimé à 44 milliards d'euros. Véronique Chocro
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