Le président de la République promet le mouvement après la crise

Avant de conclure son discours à la tribune du Congrès de Versailles, Nicolas Sarkozy s'est offert un petit plaisir : piller le verbe de son éternel rival Dominique de Villepin pour appeler les Français à accepter « le mouvement ». « Nous sommes un vieux pays, sur un vieux continent, avec une vieille civilisation. L'Histoire nous a beaucoup appris. C'est quand la France s'est convaincue que tout était possible qu'elle a été la plus grande. C'est quand elle a épousé l'avenir qu'elle a été la plus forte », a-t-il lancé devant les députés et sénateurs conviés à écouter le chef de l'État au Parlement pour la première fois depuis 1875.Seule annonce spectaculaire dans un discours de quarante minutes : le probable lancement d'un emprunt national pour financer les « priorités » gouvernementales.Nicolas Sarkozy avait décidé de dégainer l'arme constitutionnelle de l'adresse au Parlement pour clore la séquence qui s'était ouverte le 1er juillet 2008 lorsque la France avait pris pour six mois la présidence de l'Union européenne. Puis la crise est arrivée à l'automne. Dans l'hémicycle, le chef de l'État a souligné qu'elle n'était pas finie. « Nous ne savons pas quand elle se terminera », a-t-il ajouté.Cette situation, « sans précédent », explique le ton consensuel choisi par Nicolas Sarkozy. Il a appelé à dépasser les clivages droite-gauche et s'est placé dans la lignée du Conseil national de la Résistance, qui, pendant l'Occupation, avait « su rassembler toutes les forces politiques pour forger le pacte social qui allait permettre la renaissance française ». « Cet héritage est notre héritage commun », a-t-il plaidé devant des parlementaires de l'opposition qui ont dénoncé le faste d'un « discours du trône » dans l'ancien palais royal.Communistes et Verts avaient décidé de boycotter la séance. Les socialistes sont venus écouter Nicolas Sarkozy mais ont refusé de participer au débat qui a suivi, en l'absence du chef de l'État.Nicolas Sarkozy s'est défendu de toute présidentialisation en affirmant sa volonté de construire « une démocratie apaisée ».rendez-vous des réformesDerrière la recherche d'un consensus pour la sortie de crise, Nicolas Sarkozy a tenu à réaffirmer sa volonté de poursuivre les réformes promises depuis la campagne présidentielle de 2007 : retraites, éducation, collectivités territoriales, Sécurité sociale, etc. « Nous serons au rendez-vous des réformes, nous serons au rendez-vous de la réforme de l'État », a-t-il dit en rappelant notamment « la règle du non-remplacement d'un départ sur deux à la retraite dans la fonction publique ».Une semaine après les déclarations du ministre du Travail, Brice Hortefeux, sur l'hypothèse d'un relèvement de l'âge de la retraite, Nicolas Sarkozy a assuré que le gouvernement prendrait « ses responsabilités » à la « mi-2010 », affirmant que tout devait être mis sur la table. Il a souhaité « que l'on propose une solution à tous les adolescents qui sortent du système scolaire à 16 ans sans rien » et a réaffirmé que tout licencié économique devait « pouvoir garder son salaire et recevoir une formation pendant un an ».Nicolas Sarkozy a aussi confirmé sa détermination à avancer sur la taxe carbone mais est apparu un peu en retrait sur les questions d'environnement, pourtant remises au goût du jour par le succès des listes Europe Écologie aux élections européennes du 7 juin.Le chef de l'État a aussi évoqué un sujet qui lui tient à c?ur en affirmant qu'il irait « jusqu'au bout » de la loi Hadopi sur la protection des droits d'auteur sur Internet, malgré la censure du Conseil constitutionnel sur son volet répressif. Enfin, s'il s'est déclaré favorable à une initiative parlementaire sur le port du voile intégral, Nicolas Sarkozy a déjà tranché le débat en assurant que la burqa « n'est pas la bienvenue sur le territoire de la République ». HÉLÈNE FONTANAUDL'hypothèse d'un relèvement de l'âge de la retraite sera « mis sur la table » à la « mi-2010 ».Le chef de l'État a aussi évoqué un sujet qui lui tient à c?ur en affirmant qu'il irait « jusqu'au bout » de la loi Hadopi.
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