ctionsAir France-KLM excepté, le secteur aérien est demeuré à l'écart du rally boursier des trois derniers mois. Curieux, quand on sait que ce rally a été tiré par les valeurs cycliques et que, s'il est une industrie cyclique, c'est bien celle du transport aérien. Mais les chiffres sont là : alors que le Dow Jones Euro Stoxx 50 a progressé de 11,8 % au cours des trois derniers mois, British Airways (BA) et Iberia ont plongé de 15 %, Easyjet a cédé 1,5 % et Lufthansa n'a gagné que 1,2 %.impossible de s'aveuglerL'explication de ce paradoxe ? D'abord, la santé du transport aérien ne dépend pas seulement de l'état de l'économie, mais également des pandémies, des tensions géopolitiques, de l'évolution du prix du carburant. Apparue en avril, la grippe A a eu un impact très négatif sur les cours des compagnies aériennes (lire « La Tribune » du 28 avril). À cela s'est ajoutée la hausse du prix du baril de pétrole, qui pourrait atteindre 85 dollars d'ici fin 2009, selon Goldman Sachs. Or, le carburant représente le deuxième poste de dépenses des compagnies aériennes. De plus, si les investisseurs se sont convaincus des bonnes perspectives de nombre de secteurs cycliques, il leur a été impossible de s'aveugler sur l'avenir des compagnies aériennes. Pour la simple raison que la plupart d'entre elles achèvent leur exercice fiscal en mars. C'est donc tout récemment que le marché a pris connaissance de la perte annuelle record de BA, très affectée par la désertion des voyageurs d'affaires, et des perspectives désastreuses de Lufthansa, pour ne citer qu'elles. Air France aussi a accusé une perte, mais inférieure aux attentes. Et la compagnie a lancé une émission convertible de 661 millions d'euros pour assurer ses arrières. Résultat, l'action a gagné 20 % au cours des trois derniers mois. À bon entendeur? Aussi les analystes de Citi pressent BA et Lufthansa de procéder à leur tour à des emprunts obligataires. Christine Lejoux

latribune.fr

06 Juill 2009, 1:45

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