L'Insee entrevoit une reprise technique

ConjonctureC'est un retour sur le passé et un peu de prospective que Jean-Philippe Cotis, le directeur général de l'Insee, a fait hier pour « La Tribune » en commentant l'édition 2009 de « L'Économie française. Comptes et dossiers » publiée hier par l'Institut. Une présentation qui devait initialement se tenir en public mais finalement annulée, la direction générale de l'Insee craignant de voir sa conférence de presse perturbée par le comité de défense de la statistique publique toujours opposée au prochain déménagement de l'Institut à Metz.« Premier enseignement, la France est entrée en récession dès le second semestre 2008. Bien plus tôt qu'on ne le croyait », précise-t-il. Une pierre dans le jardin des économistes qui pensent que le gouvernement a réagi trop vite et trop tôt pour parer la chute de l'activité alimentant ainsi le sentiment anxiogène des ménages et des entreprises. Second enseignement, la date de sortie de crise reste incertaine. « Une reprise technique semble certes s'amorcer. Mais il faut savoir que toute reprise de l'activité commence par une reprise technique. Reste à savoir si celle-ci se prolongera en un redémarrage franc de l'activit頻, s'interroge-t-il. « Les effets des plans de relance français et étrangers, via l'augmentation des dépenses publiques, ne seront pas visibles avant 2010, voire 2011 », estime-t-il. Un pronostic à peu près identique à celui de Christian Noyer, le président de la Banque de France qui, dans son rapport annuel dévoilé hier, table sur une stabilisation de l'activité fin 2009 avant une reprise progressive en 2010.En attendant, la France dispose selon lui d'un atout de taille : un socle de consommation solide. Une robustesse de la consommation qui est toutefois contrainte par la faible progression du pouvoir d'achat, elle-même due au net ralentissement du surplus distribué au salarié, après redistribution des prestations sociales. Un surplus qui correspond à ce qui reste une fois financés les investissements nouveaux et les salaires. Sur la période 1982-2007, celui-ci a augmenté de 0,8 %, loin des 3,3 % observés pendant les Trente Glorieuses. « C'est trop peu », commente Jean-Philippe Cotis.Réformer l'éducationPour augmenter ce surplus, le directeur de l'Insee n'envisage qu'une solution : redresser le taux de productivité des salariés. Comment ? « En stimulant la recherche privée, sous-développée par rapport à la recherche publique », propose-t-il. Réformer le système éducatif, jugé trop élitiste, constitue une autre priorité. « Trop de jeunes se retrouvent sans qualification », estime Jean-Philippe Cotis qui suggère également d'ouvrir le marché des services à la concurrence européenne. Fabien Piliu
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