Et si l'industrie avait mangé son pain noir ? La question mérite d'être posée compte tenu de la lente remontée de l'indicateur synthétique de l'Insee mesurant la confiance des industriels. Pour le quatrième mois consécutif, celui-ci a gagné quelques points en juin. « Ce redressement s'appuie sur une amélioration de la plupart de soldes d'opinions et est représentatif d'une tendance qui devrait se poursuivre dans les mois à venir », estime Frédérique Cerisier chez BNP Paribas.Un réchauffement de l'environnement industriel en ligne avec le redressement de l'indice PMI de l'industrie manufacturière en juin.Un optimisme que ne partage pas franchement Alexander Law, économiste chez Xerfi. « Les éléments de réconfort sont en effet assez maigres : l'activité passée a vraisemblablement baissé, mais un peu moins vite qu'avant. Et la situation devrait se reproduire au cours des prochaines semaines à en croire les perspectives personnelles de production », anticipe l'économiste, qui n'exclut pas un rebond technique en raison de la fin des déstockages.Faiblesse de la demandeUne reprise technique qui serait contrainte par la faiblesse de la demande, à la fois domestique (lire encadré), mais également étrangère. « Les carnets de commandes se sont de nouveau dégarnis ce mois-ci », constate Alexander Law. Ce réchauffement du moral des industriels peut-il se prolonger cet été et au-delà ? Le sentiment des économistes est unanime. Selon ceux interrogés par « La Tribune », la remontée des cours des matières premières, et notamment énergétiques, les difficultés de financement, en particulier des PME malgré les efforts déployés par les équipes du médiateur du crédit, et les nombreuses incertitudes concernant la date de sortie de crise pourraient peser et prolonger la morosité ambiante. De bien mauvais augure pour l'investissement et l'emploi. F. Pi.

latribune.fr

06 Juill 2009, 1:54

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