Les mises en garde de Séguin

FINANCES PUBLIQUESLa crise a le dos large. C'est en résumé l'enseignement du rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques publié hier par la Cour des comptes. Philippe Séguin, premier président de la Cour, estime qu'en 2009 le déficit public pourrait atteindre au moins 7 % du PIB, après 3,4 % l'an dernier. Cette prévision est un peu moins pessimiste que celle du ministre du Budget, Éric Woerth. La crise « explique une part seulement » de cette dégradation, souligne Philippe Séguin. « Une autre part résulte de tendances de fond comme la baisse des impôts », ainsi que d'une maîtrise des dépenses très insuffisante. Dans ces conditions, la Cour des comptes estime le déficit chronique ou « structurel » de la France à environ 3,5 % du PIB, contre 1,4 % en moyenne dans la zone euro. Autrement dit cette année, la moitié du déficit attendu sera structurel. Philippe Séguin plaide pour des réformes plus ambitieuses. « Si la maîtrise des dépenses s'avérait insuffisante, une hausse des prélèvements obligatoires serait inévitable », a-t-il prévenu. Quant au lancement d'un grand emprunt, Philippe Séguin a estimé qu'un « avis de la Cour serait prématuré tant que les modalités » de cette opération ne sont pas connues. En tout état de cause, le rapport de la Cour, achevé de rédiger avant l'intervention de Nicolas Sarkozy à Versailles, pointe le fait que l'État emprunte déjà tous les jours sur les marchés financiers pour financer son déficit. En 2008, la dette a augmenté de 118 milliards d'euros, la moitié de cette augmentation provient du déficit, 20 % des emprunts étant consacrés aux banques. emballementEn 2012, la Cour estime que le déficit pourrait encore être supérieur à 6 % du PIB avec une dette approchant 90 % du PIB (hors Sfef). Philippe Séguin craint un emballement de la dette et ce même si le déficit structurel n'augmentait que très légèrement. Selon certains scénarios de la Cour, qui ne font que prolonger des tendances, la dette atteindrait 100 % du PIB en 2018 et 200 % en 2040. Dans ce cas relève le président de la Cour des comptes, les Français « devront donc payer plus pour rembourser plus »? Anne Eveno
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.