Après l'immobilier, le bâtiment vacille

Le marché immobilier craque. En se basant sur des données récoltées entre juillet 2007 et juin 2008, c'est-à-dire antérieures au resserrement actuel du crédit bancaire consécutif à la crise financière, les Notaires de France constataient déjà un reflux du prix du mètre carré en province, notamment à Rennes ou à Annecy. Les statistiques plus récentes ont confirmé cette tendance au recul des tarifs, que ce soit dans l'ancien ou dans le neuf, dans le collectif ou sur le marché des maisons individuelles.Des tarifs qui, quel que soit le produit, avaient atteint des sommets après une décennie de hausse ininterrompue. Dans l'ancien, par exemple, la Fnaim, dont les prévisions sont parmi les moins pessimistes, table sur une baisse des prix de 2 % à 3 % en 2008 et de 10 % en 2009. Dans le neuf, pour la première fois depuis 2004, les entrepreneurs anticipent une baisse prochaine des prix, selon l'enquête mensuelle de conjoncture dans le bâtiment publiée hier par l'Insee.Comment expliquer ce retournement du marché de la pierre ? Il trouve en partie son origine dans l'effondrement de la distribution de crédit, (- 26,3 % sur un an au troisième trimestre selon l'Observatoire crédit logement-CSA) et dans la remontée des taux d'intérêt. Plus de la moitié des crédits sont désormais contractés à un taux supérieur à 5 %, contre 0,1 % en 2006. Une diminution des transactions dans l'ancien et le neuf est donc attendue. Selon les Notaires, celles-ci s'élèveraient à 650.000 en 2008, contre 870.000 l'année dernière. Soit une baisse de 25 %. Dans le neuf, l'objectif du gouvernement de lancer 500.000 mises en chantier ne sera pas atteint cette année. Elles devraient s'élever à 360.000, après 435.000 en 2007.MOROSITEDans ce contexte, rien d'étonnant à ce que le moral des chefs d'entreprises dans le secteur du bâtiment poursuive sa chute en octobre, selon l'enquête de l'Insee. Cette morosité devrait perdurer puisque les entrepreneurs du secteur tablent sur une nouvelle baisse de l'activité dans les trois prochains mois au regard de la dégradation de leurs carnets de commandes. L'emploi en souffrira, les chefs d'entreprise anticipant une baisse prochaine du rythme des créations de postes.
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