Du jamais-vu. L'UIC, syndicat patronal du secteur, l'a confirmé hier : sur fond de ralentissement économique généralisé, la chimie française est à la peine. L'année 2009 devrait voir un recul de 7 % de l'activité (en volume) dans l'Hexagone, après une baisse de 2,9 % l'an dernier. Une chute dont la violence n'avait absolument pas été anticipée : mi-janvier, l'UIC confiait à « La Tribune » tabler sur un retrait « de 1,5 à 2 % » cette année? « La production de la chimie (hors pharmacie) s'est effondrée de 13,6 % entre le troisième et le quatrième trimestre 2008, a souligné Bernard Chambon, président de l'UIC. Du jour au lendemain, on a vu des livraisons renvoyées aux producteurs ! »« très faible visibilit頻Rien d'étonnant à cela : bien que recouvrant des métiers très différents, la chimie, fournisseur par excellence des autres industries, subit de plein fouet les difficultés de ses clients ? automobile et bâtiment en tête. « La chute de la demande a entraîné celle des prix, et l'absence de déstockage de nos clients nous confère une très faible visibilit頻, explique l'UIC. Conséquence : au premier semestre 2009, le secteur devrait enregistrer une baisse d'activité de plus de 20 %, tandis que les investissements reculeront d'environ un tiers sur l'ensemble de l'année. Seule lueur d'espoir pour le secteur : « Les déstockages dans l'automobile devraient prendre fin en mai, nous espérons donc voir quelques signes de reprise dans ce secteur au second semestre », glisse Bernard Chambon. En attendant, les industriels réclament une « aide » de 1,3 milliard d'euros à l'État, « sous forme d'avances remboursables ou d'abondements ». Alors que les premiers plans sociaux touchent la France (cf. « La Tribune » d'hier), cela permettra-t-il de sauver des emplois ? « C'est possible dans les segments où l'aide s'appliquera, mais pas dans l'ensemble du secteur », répond Bernard Chambon. AUDREY TONNELIER

latribune.fr

06 Avr 2009, 1:36

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