Les sept raisons d'espérer un printemps pour l'économie

Après des semaines d'un flot ininterrompu de mauvaises nouvelles, quelques indicateurs font chaud au c?ur. Petit inventaire de ces « nouvelles pousses » qui verdissent et, telles les primevères et autres jonquilles, feront peut-être le printemps?: 1 ? Les taux interbancairesbaissentC'est la crise de confiance dans le secteur bancaire ? les banques ne voulaient plus se prêter entre elles, de peur que leur contrepartie soit insolvable à cause des actifs « toxiques » ? qui en a précipité une autre, celle de l'économie réelle. Les économistes scrutent donc l'évolution de l'écart entre les taux d'intérêt que les banques pratiquent entre elles et celui des bons du Trésor américain, la référence à trois mois. En temps « normal », cet écart se situe à 0,50 %. Il est monté, avant que le plan de sauvetage du système bancaire ne soit voté au Congrès, à 4,5 %. Les efforts américains pour assainir les banques, qui se poursuivent, semblent aujourd'hui porter leurs fruits?: l'écart se resserre, pour se situer actuellement autour de 1 %. Signe que la confiance entre banques revient. « Que le marché interbancaire se stabilise et le reste, autrement dit, la reprise économique, suivra », indique Gus Faucher, économiste chez Moody's Economy.com.2 ? Les anticipations desindustriels s'améliorentLa confirmation devrait venir aujourd'hui avec l'indicateur de confiance allemand, l'IFO. Il fait toujours ressortir une perception négative de la situation actuelle, mais montre également que, pour les six mois qui viennent, les anticipations sont meilleures. L'indice de confiance des entrepreneurs belges, qui sort toujours en premier et est considéré comme un indicateur avancé, a déjà donné le ton hier, avec une performance plus forte qu'attendu. Sylvain Broyer, économiste chez Natixis, souligne que « le point de retournement conjoncturel a eu lieu sur la fin du premier trimestre de 2009, et sera confirmé au second ».3 ? Le secteur manufacturierse redresse dans les BricsLe Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, autrement dit, les usines du monde, ont vu ces derniers mois les commandes en provenance des pays riches s'effondrer. C'est d'ailleurs ce qui a tordu le cou à la fameuse théorie du découplage?: en l'absence de relais de croissance interne, ces pays ont subi de plein fouet leur dépendance aux pays riches. Et voilà que les commandes reviennent. Les indices, dans tous ces pays, commencent du coup à remonter. « De 35 au plus bas, nous envisageons que l'indice atteindra le niveau de 50 à la fin de cette année », estime ainsi Natixis.4 ? Le prix de certainesmatières premières remonteTous les spécialistes ne sont pas d'accord sur l'interprétation à donner à certaines hausses, qui pourraient être dues à des éléments techniques, tels des rachats de positions vendeuses, ou, sur les denrées alimentaires, à des récoltes décevantes (le manque de crédit ayant entraîné un moindre usage d'engrais, lui-même responsable de ces productions réduites). Mais nombreux sont ceux qui notent toutefois, comme Kevin Norrish, analyste chez Barclays Capital à Londres, que les Chinois continuent par exemple d'importer du cuivre. « Peut-être le stockent-ils au lieu de l'utiliser dès maintenant, mais toujours est-il que le cours monte, et avec lui, le sentiment, de la part des opérateurs, que la croissance économique mondiale pourrait bientôt repartir », relève ce spécialiste.5 ? L'indice du fret se reprendC'est le fameux Baltic Dry, qui illustre le prix du transport des matières premières sèches. Reflet des échanges commerciaux à travers le monde, il s'était littéralement effondré en fin d'année dernière?: la crise du crédit et le manque de confiance des consommateurs avaient concouru à un tarissement de la demande, et donc des échanges. Le voici qui redresse légèrement la tête.6 ? Les ventes de détail aux États-Unis ne sedétériorent plusL'arrêt de la chute de la consommation est un autre signe encourageant. « Elle a eu lieu avant la sortie des mesures de relance de l'économie de Barack Obama », indique ainsi Marc Touati, président de Global Equities.7 ? Les mises en chantierrepartent aux États-Unis« Certes, la progression de février ne compense pas la baisse depuis 2006, mais on est sur la bonne voie, et avant même que l'essentiel des politiques de relance ne fasse pleinement sentir leur impact », explique Marc Touati. Dans le même registre, les reventes de logement ont progressé de plus de 5 % le mois dernier, même si le prix de vente moyen continue de chuter.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.