Dans le bain de DunkerqueDevan

Dans le bain de DunkerqueDevant la base nautique de Bray-Dunes, une assemblée de pingouins humains s'apprête à sauter, sans hésiter, dans les vagues? En combinaison de plongée, des pagaies à la main, la quarantaine de joyeux baigneurs glissent un pied, puis les jambes, puis le ventre dans l'eau fraîche de la mer du Nord en avril. Et les voilà partis pour une heure trente de randonnée aquatique, de l'eau jusqu'aux épaules. Même au c?ur de l'hiver, même la nuit, même pendant les tempêtes, les « longe-cotistes » pratiquent. Inventé par trois Dunkerquois, le « longe-côte », marche en mer avec des pagaies, s'avère excellent pour la santé? Les baptêmes de longe-côte, chaque dimanche sur la plage de Bray-Dunes, sont pris d'assaut. Gros ou maigres, entraînés ou pas, ce nouveau sport, également accessible aux non-voyants, réconcilie les « aquaphobes » avec l'univers marin. Fédérateur, convivial, dunkerquois, quoi ! Pour ce savoureux mélange de plaisirs populaires et de découvertes inattendues, même hors carnaval, la cité de Jean Bart mérite le détour. La plus grande plage transfrontalière d'Europe ? 40 kilomètres de sable fin ? unit Malo-les-Bains à La Panne, le long de 600 hectares de dunes protégées. Avec leurs frises en céramique, leurs tourelles pointues et leurs marquises, les maisons Belle Époque de Malo-les-Bains composent un décor pour des « Alice au pays des merveilles »? aimant les saveurs fortes du maroilles et des kippers (harengs fumés), vendus le samedi au marché, autour du kiosque à musique.Fantôme de Paul DelvauxEntre France et Belgique, les surprises abondent, comme la fondation Paul Delvaux dans la sympathique station balnéaire de Saint-Idesbald. Une ravissante villa blanche aux pignons flamands, hantée par les femmes nues et les gares du peintre surréaliste belge? Ou, davantage dans les terres, à la sortie de Dunkerque, l'église Saint-Jean-Baptiste à Bourbourg. Le sculpteur britannique Anthony Caro vient d'y déployer les 15 sculptures recouvertes d'acier de « Ch?ur de Lumière ». Partiellement détruite en 1940 (un avion s'était écrasé dans le ch?ur gothique), l'église renaît après un demi-siècle d'abandon. Enfin, le Laac, Lieu d'art et d'action contemporaine, habillé de céramique blanche, proche de la mer, donne à voir jusqu'au 20 septembre une vingtaine de peintures, quelques dessins et des sculptures d'Olivier Debré. Dans le jardin des sculptures attenant, on rencontre des ?uvres monumentales de Karel Appel ou Arman. Autre ambiance au Musée portuaire, où maquettes de bateaux, toiles et cartes rappellent la superbe cité fortifiée qu'était Dunkerque avant la mise à bas des fortifications à la Vauban, ?uvre de démolition parachevée par les bombardements de la dernière guerre. Depuis les beffrois, pourtant, le panorama n'a rien de sinistre : grèves pâles de Malo-les-Bains, rade et quais du troisième port de France, mélange d'architectures 1970 et modernes? Au loin, on distingue le beffroi de Bergues, pittoresque cité (flamande) décor de « Bienvenue chez les Ch'tis ». À 7 kilomètres seulement de Dunkerque, l'occasion d'une évasion, comme au cinéma, entre canaux et maisons du XVe. Dunkerque ? flamande, et non ch'ti, elle non plus ? offre une autre alternative ; un plongeon dans le siècle. Aliette de CrozetSportive et nature, la cité corsaire ménage aussi des rencontres inattendues avec des artistes tels Olivier Debré ou sir Anthony Caro. Bienvenue dans l'autre pays ch'ti !
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