Schaeffler ou les ravages de la démesure

Le 15 juillet 2008, le fabricant bavarois de roulements à billes Schaeffler, un groupe familial, lance une offre hostile sur son compatriote Continental, géant du pneumatique. Pourquoi pas ? Schaeffler n'en est pas à sa première acquisition : en 2001, sous l'impulsion de Maria-Elisabeth Schaeffler, veuve du cofondateur du groupe, il a déjà avalé FAG Kugelfischer, une société cotée spécialiste, elle aussi, des roulements. Sauf que, avec Continental, il s'attaque à un groupe trois fois plus gros que lui, pesant 26,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires et plombé par une dette de 11 milliards depuis qu'il a repris les activités automobiles de Siemens. Schaeffler convainc ses banques de lui prêter jusqu'à 16 milliards. Les actionnaires apportent massivement leurs titres. Victoire, donc. Mais, à l'automne, l'automobile allemande est violemment frappée par la crise. Le titre Continental tombe à moins de 12 euros alors que l'offre, en liquide, s'est faite à 70,12 euros? Schaeffler, incapable de céder des actifs, est pris à la gorge. Il sollicite l'aide de l'État, mais ce dernier rechigne à utiliser l'argent du contribuable pour venir au secours d'une milliardaire trop ambitieuse. Schaeffler ploie aujourd'hui sous une dette de 10 milliards qui lui coûte 70 millions d'intérêts par mois. Début avril, ses banques lui ont accordé un crédit de 1 milliard. Mais la fin de l'histoire reste à écrire. O. E.
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