Chicago Tribune, le LBO asphyxié par sa dette

La presse américaine traverse une crise sévère avec une baisse de la diffusion et une chute des recettes publicitaires. Mais le groupe Chicago Tribune a déposé le bilan en raison d'un troisième fléau, la dette d'acquisition que son acquéreur lui a fait supporter. Sam Zell, le milliardaire américain qui a fait fortune dans l'immobilier, s'était offert le groupe de presse en avril 2007 pour 8,2 milliards de dollars sous forme de LBO (financement par effet de levier avec de la dette). Mais le Chicago Tribune a beau être l'un des plus importants groupes de médias aux États-Unis (il édite le « Chicago Tribune » et le « Los Angeles Times », détient des chaînes de télévision locales, contrôle l'équipe de base-ball des Chicago Cubs, etc.), il n'a pas pu tenir le choc d'un montage financier trop tendu : avec le LBO, il s'est retrouvé avec plus de 12 milliards de dollars de dettes, soit plus de deux fois son chiffre d'affaires (5 milliards). Or, les plans de remboursement de la dette d'un LBO, directement ou au travers des remontées de dividendes, sont planifiés contractuellement avec les banques prêteuses. Confronté à une baisse de ses recettes en 2008, le Chicago Tribune risquait de ne plus pouvoir dégager suffisamment de cash-flow. Sam Zell a donc décidé de déposer le bilan (chapitre 11) du groupe de presse le 8 décembre dernier. Un plan de restructuration est en cours de négociation. J.-B. J.
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