Isabelle Capron vit Fauchon comme un long métrage

PortraitAnd the winner is »?Isabelle Capron. Non, nous n'étions pas au Festival de Cannes ce mardi 19 mai, mais bien à Paris, à la remise du prix Trajectoires HEC au féminin. Créé en 2007, ce prix a pour vocation de mettre en lumière les parcours des femmes passées par HEC dans les entreprises. Isabelle Capron est directeur général de Fauchon depuis 2004. Son parcours, elle le vit comme « des glissements progressifs vers le plaisir, plaisir du sujet et aussi des gens », explique-t-elle. « Il faut avoir le bon casting, bien choisir son patron et ses collaborateurs. » Chez le traiteur de luxe Fauchon, elle « orchestre les talents créatifs, souvent complexes et fragiles. Il faut les épanouir, les aiguiller. Je vis Fauchon comme un long métrage. Le producteur est Michel Ducros [le fils de celui qui s'est décarcassé pour nos épices], je suis la réalisatrice. On raconte une longue histoire », poursuit-elle. Le prix Trajectoires HEC ? Elle y voit un encouragement à continuer à entreprendre avec audace. La devise d'HEC n'est-elle pas : « apprendre à oser » ? « The more you know, the more you dare », souligne Isabelle Capron. « On ne fait pas l'économie de l'expérience. C'est un long chemin. Avec des hauts et des bas. Il n'y a pas de chemin tout tracé. Les moments de difficulté permettent les moments de réussite », confie-t-elle.Cette « créative de nature, commerciale et gestionnaire de profession », comme elle se définit elle-même, voulait faire les beaux-arts, plus précisément architecture. Elle dessine et a beaucoup joué au piano. Une voie d'avenir pas facile. Elle accédera aux volontés paternelles ? son père, libanais d'origine arménienne, installé en France dans les années 1940, possédait une entreprise de roulements à billes ?, et entrera à HEC. « J'ai toujours aimé les belles choses », dit Isabelle Capron. Elle a baigné dans le luxe depuis sa plus tendre enfance. Sa grand-mère avait monté une maison de couture à Beyrouth, la « maison Isabelle », la plus réputée de la ville.Durant tout son parcours, elle cherchera à se rapprocher de la création. Après Colgate Palmolive à sa sortie d'HEC en 1980, où elle se forme aux méthodes marketing et à la vente, elle rejoint l'agence de publicité FCB. En 1991, Michel Pietrini, alors président de Lanvin, vient la chercher pour relooker l'image de la marque. Trois ans plus tard, Philippe Gaumont, le grand patron de FCB, la rappelle. Elle devient directeur général de FCB. Puis c'est la rencontre en 2003, par l'intermédiaire d'une amie, avec Michel Ducros, président de Fauchon. L'enseigne est au bord du dépôt de bilan. Il faut la restructurer. Tout est mis à plat ? le positionnement, l'image (une bouche sensuelle), le concept de magasin, la ligne de produits ? pour la déployer à Paris et en faire « la griffe alimentaire la plus désirable du monde ». Aujourd'hui, le slogan « Fauchon made in F » rayonne du Japon à Casablanca, en passant par Hong Kong, Dubaï ou Genève.« Il faut que les femmes réfléchissent à leur rapport au pouvoir et à se sentir à l'aise avec le commandement. On peut diriger des équipes sans imiter les hommes. Elles civilisent les entreprises, les pondèrent par leur prudence et ont une parole de vérit頻, ajoute le directeur général de Fauchon. n
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.