« Il faut aider entreprises et salariés à traverser la crise »

Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du COEInstance indépendante d'expertise et de concertation sur l'emploi, le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) rassemble les partenaires sociaux, des experts, des représentants de l'État, des collectivités locales. Il a décidé dès le mois de janvier de réfléchir à la manière de favoriser l'emploi dans ce contexte de crise. Le rapport qui en découle propose des « voies de passage consensuelles et efficaces », précise Marie-Claire Carrère-Gée, la présidente du COE.Le Conseil d'orientation pour l'emploi formule un ensemble de mesures destinées à favoriser l'emploi. Que visent-elles comme objectif ?Aider les salariés, les entreprises et les territoires à traverser la crise. C'est une exigence sociale et un impératif économique. Permettre aussi à la France de se trouver dans la meilleure situation possible pour profiter de la reprise, lorsqu'elle reviendra. Pour les salariés, nos propositions visent le maintien du lien salarial et le soutien à ceux qui perdent leur emploi. Pour les entreprises, nous voulons éviter les destructions d'emplois et de savoir-faire et leur donner tous les atouts pour rebondir après la crise.Alors que les fermetures de sites se multiplient, que proposez-vous pour revitaliser les territoires ?Des bassins d'emploi entiers risquent de disparaître. Il faut savoir changer de braquet dans l'action publique et faire jouer à plein la responsabilité sociale des entreprises. Tout doit être fait pour accélérer la revitalisation, en permettant par exemple la conclusion d'une convention État-entreprise dès la première réunion d'information-consultation du comité d'entreprise. Lorsqu'une grande entreprise ferme un site, la contribution demandée au titre de la revitalisation pourrait être provisoirement portée de 4 à 6 Smic par emploi supprimé et son assiette étendue à la totalité des effectifs supprimés, y compris les CDD et les intérimaires. Dans un souci d'efficacité, les fonds issus de l'obligation de revitalisation pourraient être mutualisés et la contribution des entreprises fléchée vers le Fonds d'investissement social. Les régions pourraient s'impliquer davantage dans les conventions État-entreprises. Le COE propose aussi de prolonger la durée du congé de reclassement lorsque le site ferme.La nomination de commissaires à la réindustrialisation va-t-elle dans le bon sens ?C'est une excellente initiative car cela permet de coordonner l'action d'administrations très diverses et de la rendre plus efficace. L'échelon local, avec une personne disposant d'une véritable autorité, est très important, tout ne doit pas remonter vers Paris. Il faut pouvoir intervenir et décider très vite.Quelles suites pour vos propositions en faveur de l'emploi ?Notre objectif était de fournir aux décideurs ? État et partenaires sociaux ? une boîte à outils la plus complète, la plus opérationnelle et la plus consensuelle possible dans leur action contre la crise. Elle est à leur disposition. nIl faut savoir changer de braquet dans l'action publique et faire jouer à plein la responsabilité sociale des entreprises. »
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