Nokia fait un pari risqué avec son mini PC

télécomsAttaqué par les fabricants d'ordinateurs comme Apple, et plus récemment Acer et Dell, qui se lancent tous, les uns après les autres, sur le marché des téléphones mobiles connectés à Internet (smartphones), Nokia riposte. Le groupe finlandais, numéro un mondial des téléphones mobiles, a confirmé hier sa volonté de commercialiser, dans les prochaines semaines, un ordinateur portable sous sa propre marque. Baptisé Booklet 3G, l'appareil fonctionnera avec le système Windows de Microsoft et avec une puce Atom d'Intel, le fabricant de semi-conducteurs avec lequel Nokia vient de conclure un partenariat. Le groupe promet une batterie longue durée et une connexion continue de l'appareil à Internet. Le prix du premier PC Nokia sera dévoilé le 2 septembre.La rumeur circulait depuis déjà quelques mois. Olli-Pekka Kallasvuo, le directeur général de Nokia, avait confirmé en février dernier la volonté du groupe de se lancer sur ce marché. « Nous n'avons pas besoin de cinq années supplémentaires pour constater ce que nous savons déjà : le téléphone portable et le PC convergent en de nombreux points », avait expliqué le dirigeant.« pleinement conscient »Une convergence qui inquiète de nombreux observateurs puisque les marges dans les netbooks, les mini-ordinateurs connectés à Internet, sont près de trois fois inférieures à celles de Nokia dans les téléphones mobiles. Le mouvement pourrait ainsi nourrir le repli continu de la rentabilité du fabricant. Kai Oistamo, le dirigeant de la division téléphones de Nokia, s'est déclaré hier « pleinement conscient » de ce paramètre et a assuré que le groupe « se lance en toute conscience ». Nokia mise sur la notoriété de sa marque, sur sa force de frappe dans les achats de composants électroniques, et sur son savoir-faire industriel pour réussir ce pari risqué.Le mouvement inquiète d'autant plus que la précédente tentative de diversification de Nokia s'est soldée par un cuisant échec avec la console de jeux vidéo portable N-Gage. L'appareil n'a jamais pu concurrencer les consoles des spécialistes, Nintendo et Sony.Mais Nokia a-t-il vraiment le choix ? Attaqué sur le haut de gamme, confronté à une sérieuse concurrence dans les téléphones bon marché, le groupe doit trouver de nouvelles sources de croissance sur des marchés moins matures. Selon la société de recherche IDC, plus de 26 millions de netbooks devraient se vendre cette année, soit plus du double qu'en 2008. Alors que, dans le même temps, les ventes mondiales de téléphones mobiles devraient chuter de plus de 10 %. Olivier Pinaud
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