En restructuration, ABN-Amro Pays-Bas résiste

que La branche néerlandaise d'ABN-Amro ne s'en tire pas si mal : elle a annoncé hier des profits nets de 87 millions d'euros au premier trimestre 2009, contre des pertes de 886 millions d'euros essuyées par les entités d'ABN-Amro détenues par Royal Bank of Scotland (RBS). Multinationale de la finance, jadis un fleuron de l'industrie bancaire néerlandaise, ABN-Amro est promise à un démantèlement complet avant la fin de l'année.Elle est détenue depuis octobre 2007 par la britannique RBS, l'espagnole Banco Santander et la belgo-néerlandaise Fortis. Or, la branche néerlandaise de Fortis a elle-même été nationalisée le 4 octobre dernier. Une opération de 16,8 milliards d'euros qui a permis à La Haye de faire d'une pierre deux coups, en prenant le contrôle à 100 % des opérations néerlandaises d'ABN-Amro, déjà tombées dans l'escarcelle de Fortis. Les pouvoirs publics ont décidé de fusionner les activités des deux banques aux Pays-Bas, avant de privatiser la nouvelle entité à l'horizon 2011, dans l'hypothèse d'une sortie de crise.Pour l'instant, le contexte n'est guère favorable. Pour avoir publiquement demandé un renflouement par l'État, le 19 mai dernier, Gerrit Zalm, ancien ministre libéral des Finances et nouveau PDG d'ABN-Amro Bank aux Pays-Bas, s'est déjà fait taper sur les doigts. Bos dans le collimateurWouter Bos, l'actuel ministre travailliste des Finances, l'a invité à négocier dans la discrétion, et non par « voie de presse ». Wouter Bos, il est vrai, est dans le collimateur de la Commission européenne. Son soutien au secteur bancaire néerlandais est critiqué par la commissaire européenne à la Concurrence, la Néerlandaise Neelie Kroes, qui lui reproche son manque de transparence.Sans donner de détail sur sa capitalisation, ABN-Amro a annoncé le 19 mai la suppression de 4.000 à 5.000 emplois aux Pays-Bas. Soit bien moins que les 7.800 pertes d'emplois initialement annoncées par Fortis en octobre 2007. Mais ABN-Amro n'a pas réussi à contenter les syndicats, qui demandent un plan social sans licenciements secs. La banque, qui veut réduire les coûts de 20 % dans les trois ans, à hauteur de 1,3 milliard d'euros, a aussi revu ses ambitions à la baisse. Il n'est plus question de sauver les bijoux de famille ni même de récupérer, quitte à négocier avec RBS, des entités qui faisaient sa marque à l'international. Gerrit Zalm est même prêt à accepter la vente d'une filiale exigée par la Commission européenne, à laquelle ABN-Amro s'opposait jusqu'à présent. La Hollandsche Bank-Unie (HBU), une banque d'affaires, devrait ainsi être cédée à la Deutsche Bank. Ajoutée à la vente de bureaux, la cession devrait rapporter 900 millions d'euros. Un gain qui ne sera pas du luxe, au cours d'une année qu'ABN-Amro annonce « difficile ».
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