Opération « mains propres » dans la banque nigériane

Des dirigeants de banques en fuite, un patron de la Bourse mis en cause, mais aussi des dizaines d'hommes d'affaires, pour certains très fortunés, sur la sellette. En quelques jours, le secteur bancaire nigérian vient de subir une véritable remise à plat?Tout est parti d'un audit lancé en juin dernier par le nouveau gouverneur de la banque centrale du pays. Un audit qui, le 14 août dernier a révélé l'état de quasi-banqueroute de cinq banques du pays, mises à mal par les pratiques frauduleuses de leurs dirigeants. Et qui, après avoir obligé l'État à recapitaliser ? pour près de 1,8 milliard d'euros ces cinq banques ? vient de déclencher une vraie chasse aux sorcières contre les responsables.dirigeants affolésCinq dirigeants de banques ont ainsi été limogés, et encourent des sanctions pénales pour mauvaise gestion. En d'autres termes, pour l'octroi de prêts allant à l'encontre des règles prudentielles en vigueur. De son côté, l'agence anticorruption a également dressé la liste d'une dizaine de noms d'hommes d'affaires influents ? dont le président de la Bourse ? auxquels elle a donné moins d'une semaine pour rembourser leurs prêts douteux ou faire face à des poursuites. De quoi en affoler certains, comme en témoigne la fuite de deux des cinq dirigeants de banques ? Intercontinental et Oceanic bank ? actuellement recherchés. « Ces décisions sont drastiques mais elles vont dans le bon sens, celui d'une plus grande transparence », se félicite néanmoins un acteur du secteur : « Sans compter que la banque centrale a donné obligation aux banques de publier, à la fin de l'année, leurs comptes à date précise », ajoute-t-il. Après de multiples tentatives, l'institut monétaire pourrait cette fois préparer plus sérieusement le terrain à la mise en conformité de ces banques avec les normes comptables IFRS. Des mesures d'autant plus nécessaires qu'il va falloir restaurer la confiance. Car si certains analystes estiment que l'essentiel de la fraude a été dévoilé ? dans la mesure où les cinq banques avaient capté 90 % de la liquidité octroyée par la banque centrale depuis octobre ? d'autres se disent plus sceptiques. Merrill-lynch, par exemple, s'interroge sur « le décalage qui existe entre la part exorbitante de créances douteuses publiées par ces cinq banques ? 40 % en moyenne ? et celle très faible ? de l'ordre de 3 % ? de leurs concurrentes ». M. B.corruptio
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