Peu de visibilité

chronique de la volatilitéContre toute attente, l'été boursier s'achève en fanfare. Le taux de très bonnes surprises sur les résultats des entreprises au deuxième trimestre ? 72 % sur les sociétés du S & P 500 ? explique en partie la poursuite d'un rally qui s'inscrit déjà dans les annales financières. Autre raison : le sentiment désormais partagé par les banquiers centraux d'une sortie progressive (et temporaire ?) de la récession. Logiquement, la volatilité implicite des actions, qui mesure le « prix du risque » via le cours des options de couverture, continue de se normaliser. Sur l'échéance 3 mois, elle s'établit à 24 % sur l'Eurostoxx 50, en baisse de 6 points depuis le début de l'été. Si elle se poursuivait, cette normalisation des volatilités pourrait justifier le retour sur les actions des investisseurs les plus averses au risque, a fortiori sur les valeurs défensives très généreuses en rendement. Pour autant, la volatilité implicite sur les échéances plus longues, elle, s'apprécie. À 26 % sur l'échéance 5 ans, elle s'inscrit 5,3 points au-dessus de sa moyenne de long terme. Il en est de même pour la prime de risque des actions. Celle-ci dépasse 6?%, soit plus de 150?points de base au-dessus de sa moyenne, malgré la progression de 22?% de l'Eurostoxx?50 depuis le 10 juillet. Enfin, après un resserrement sans précédent des primes d'assurance depuis mars, les marchés de crédit se stabilisent. L'indice Itraxx CrossOver évolue certes sur un niveau proche de celui que nous pouvions connaître avant la faillite de Lehman Brothers, mais il n'est plus anticorrélé à la hausse des actions. Comment interpréter cette divergence de comportement entre indicateurs de risque d'échéances différentes ? En apparence paradoxale, cette configuration technique pourrait traduire l'anticipation croissante d'un scénario en W en 2010. Les craintes systémiques et les incertitudes sur les perspectives économiques et sur les profits se dissipent à très court terme mais la visibilité reste faible sur 2010, notamment à l'issue de la phase de restockage actuelle et de la fin des plans de relance. nPar Laurent Roussel, directeur adjoint de la recherche chez Exane Derivatives.
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