Eutelsat et SES Global peinent à convaincre le marché

Opérateurs de satellitesIl ne suffit pas d'être très rentable et de procurer une certaine visibilité sur son activité à deux ans pour émouvoir le marché. Les opérateurs de satellite en sont un bon exemple. Les actions d'Eutelsat et de SES Gobal ont certes devancé de 5 à 20 points l'indice SBF 250, dont la valeur a cédé 20?% en onze mois, depuis la chute de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008. Mais cette performance mérite d'être relativisée au regard de l'évolution de leurs cours de Bourse sur l'année. Les titres ont nettement réduit leur avance, surtout au cours de la phase de reprise des marchés actions, amorcée le 9 mars dernier. Sur la période, Eutelsat a limité sa progression à 17?%, tandis que SES Global a cédé près de 5?%. À titre de comparaison, le SBF 250 a, dans le même temps, bondi d'environ 40?%. De l'avis de Benoît Flamant, gérant chez IT Asset Management, en plus d'un caractère défensif délaissé au profit de valeurs plus cycliques, les deux sociétés pâtissent « d'une structure d'endettement élev頻. Une rapide lecture de leurs bilans suffit à s'en convaincre. Leurs dettes financières nettes équivalent à 140?%, voire plus de 200?% du montant de leurs fonds propres. Et valent plus de 5 fois leur résultat opérationnel. position dominanteEn dépit d'une forte intensité capitalistique, leur activité reste très rentable, avec des taux de marge d'exploitation compris entre 40 et 50?%. La croissance de leurs résultats n'est pas en reste. À l'issue de son exercice clos le 30 juin dernier, Eutelsat a vu son bénéfice opérationnel s'envoler de 24,5 % à 471,6 millions d'euros pour un chiffre d'affaires en hausse de 7,2 % (940,5 millions d'euros). De son côté, SES Global a clôturé les six premiers mois de l'année sur une progression de 9,2?% de son profit d'exploitation, tandis que ses revenus ont crû de 7?% (843,4 millions d'euros). En outre, fort d'une position dominante sur le parc mondial de satellites leur garantissant des taux d'utilisation élevés, les opérateurs prévoient des croissances de 5 à 7?% de leurs facturations pour les deux à trois prochaines années. Mais il en faut visiblement davantage pour convaincre les investisseurs. Pour Benoît Flamant, les principaux acteurs de ce marché « manquent, notamment, de relais de croissance face à la montée en puissance de l'ADSL et à l'arrivée prochaine de la fibre optique ». Les analystes d'UBS soulignaient récemment un manque de visibilité sur les retombées financières pour Eutelsat du programme Internet à haut débit Ka-Sat, dont le lancement est prévu à partir du quatrième trimestre 2010. Fabio Marquetty
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.