Relance : l'OCDE hostile aux mesures sectorielles

Nicolas Sarkozy appréciera. Alors que Paris s'apprête à présenter « un plan de relance assez massif » dans les secteurs de l'automobile et du bâtiment, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui réunit les 36 pays les plus riches de la planète, a clairement invité ses membres à ne pas mettre en place des mesures de soutien sectorielles.« Les gouvernements devraient éviter de donner des aides spéciales aux secteurs affectés par la récession, notamment dans le secteur manufacturier ou les services », a indiqué l'OCDE. Ce type d'aide devrait être, selon elle, réservé au seul secteur financier en raison des risques systémiques propres à ce secteur.redémarrage en 2010Le tableau de la conjoncture brossé par l'OCDE est particulièrement sombre. La plupart des pays membres de l'organisation devraient en effet connaître des « récessions sévères et prolongées » avec une reprise de l'activité qui n'interviendrait pas avant le second semestre 2010. La crise financière « la pire depuis les années 30 » est, quant à elle, loin d'être terminée, avec des dérèglements financiers qui devraient durer « jusqu'à fin 2009 ».L'activité devrait se contracter de 0,5 % en 2009 avant de progresser de 1,5 % en 2010. La récession serait sévère aux États-Unis (? 0,9 % en 2009) et au sein de la zone euro (? 0,6 %), un peu moins au Japon (? 0,1 %). La « déflation pourrait être de retour au milieu de 2009 » dans l'archipel, avertit l'OCDE. Toujours en 2009 l'activité se contracterait de 0,4 % en France et de 0,8 % en Allemagne.Autre conséquence très directe, les travailleurs risquent de payer un lourd tribut aux errements du système financier. Le nombre de chômeurs devrait en effet bondir de 8 millions d'ici 2010, portant le nombre de sans-emplois dans les pays riches à 42 millions. La hausse du chômage sera particulièrement marquée dans la zone euro avec 8,6 % en 2009, puis 9 % en 2010, plus faible aux États-Unis (7,3 % en 2009 et 7,5 % en 2010) et contenue à 4,4 % au Japon en 2009 et en 2010.La BCE pourrait ramener son taux directeur de 3,25 % à 2 % d'ici le printemps 2009, estime l'OCDE, qui prévoit en outre que la crise aura « un coût budgétaire considérable » pour les gouvernements. X. H.
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