MAM surveille les prédateurs industriels

Sur son bureau, la ministre de l'Intérieur, qui assure cette semaine l'intérim de François Fillon, a depuis quelques jours des rapports très particuliers des préfets de régions. Leur contenu?: lister dans les départements dont ils sont responsables les tentatives de prise de contrôle de PME de secteurs stratégiques par des groupes étrangers à l'occasion des difficultés financières qu'elles rencontrent en raison de la crise. C'est par exemple le cas de cette entreprise de la grande banlieue parisienne dont l'un des principaux fournisseurs, un groupe chinois, a proposé de transformer ses créances en une entrée dans son capital.Mi-janvier, MAM a d'ailleurs prévu de faire un point public sur ces tentatives. Une manière de démontrer qu'elle n'est pas seulement la ministre de la police et de la lutte antiterroriste mais qu'elle est aussi, comme ses collègues, mobilisée pour défendre l'économie française en période de crise. espionnageMAM a ainsi rencontré récemment plusieurs industriels pour évoquer avec eux les questions d'« intelligence économique » et d'espionnage industriel. Même s'il existe depuis 2003 un haut fonctionnaire en charge de ces dossiers auprès du Premier ministre, poste actuellement occupé par Alain Juillet, la ministre de l'Intérieur semble décidée à préempter ces questions. C'est d'ailleurs l'une des compétences de la nouvelle Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) née, en juillet dernier, de la fusion de la DST et de la Direction centrale des renseignements généraux.Le projet de loi de programmation du ministère de l'Intérieur, baptisé Loppsi 2, qui devrait être adopté en mars en conseil des ministres, contiendra une disposition renforçant les moyens permettant de lutter contre l'espionnage industriel. Ce projet instituera également un régime d'autorisation préalable pour les sociétés privées spécialisées dans l'intelligence économique. Une promesse du gouvernement après la mise en cause récente de trois policiers suspectés d'avoir apporté leurs services à une « officine » travaillant sur la vie d'Olivier Besancenot. Patrick CoquidéUn dispo- sitif baptisé « Loppsi 2 » devrait être adopté en mars.
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