Crédit Mutuel a franchi une étape stratégique en 2008

Si le Crédit Mutuel avoue avoir subi des « dégâts collatéraux » lié à la crise financière, ses dirigeants ne cachent pas leur satisfaction face à la solidité renforcée du groupe. Avec 9,76 % de ratio de solvabilité « tier one » fin décembre, monté à 11 % en janvier, le groupe mutualiste « fait partie des banques les sûres du monde », s'est félicité hier Étienne Pfimlin, le président, lors de la présentation des résultats de la confédération nationale du Crédit Mutuel, toutes les fédérations régionales et toutes leurs filiales ainsi que le CIC. Un gros cigare fumant à la main, symbole ? s'il en est ? de l'opulence financière, Michel Lucas, le directeur général, a quant à lui confirmé qu'avec 24,7 milliards de capitaux propres le Crédit Mutuel n'aurait pas besoin de demander à bénéficier de la deuxième tranche de prêt de l'État aux banques, prévue pour le mois d'août prochain. Malgré « l'intensification de la crise », le c?ur de métier du groupe, la banque de détail, qui représente 83 % de son activité globale, a bien résisté avec une hausse de 1,9 %, à 7,48 milliards d'euros fin 2008. En assurance, le deuxième métier du groupe, l'activité a augmenté de 6,5 % en assurance dommages (2,2 milliards de primes) mais elle a reculé de 18,5 % en assurance-vie (7,9 milliards de primes), pénalisée à la fois par l'évolution des marchés financiers et par la concurrence des produits de liquidité fortement rémunérés l'an dernier. Au final, le produit net bancaire dans cette branche a baissé de 31 %, à 995 millions d'euros. Mais l'activité la plus touchée reste celle des grandes entreprises et de la banque d'investissement, qui plonge à ?64 millions d'euros contre 1,2 milliard en 2007, « notamment en raison de la dévalorisation des portefeuilles d'instruments financiers ».Positif, le résultat net de 440 millions d'euros affiche cependant un recul de 84 %, plombé par l'envolée des provisions passées de 186 millions à 1,4 milliard d'euros, notamment dues aux effets de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers. et aussi monabanq...Cette dégradation n'a pas empêché le groupe de réaliser deux acquisitions stratégiques : Citibank en Allemagne, qui compte 3,4 millions de clients et « a autant de dépôts que de crédits », selon Michel Lucas, et Cofidis, l'ex-filiale de crédit à la consommation des 3 Suisses, présente dans neuf pays, a quant à elle été finalisée cette semaine. Et le banquier mutualiste ne s'arrête pas là : il négocie le rachat de 66 % de la banque en ligne Monabanq.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.