Airbus déjoue des tentatives d'espionnage industriel en Chine

Airbus aurait déjoué ces derniers mois plusieurs tentatives d'espionnage industriel dans son usine de Tianjin, qui a ouvert ses portes en août 2008, selon nos informations. Le président d'Airbus en personne, Tom Enders, l'a même évoqué plusieurs fois en interne à Toulouse. Selon certaines sources, il s'agirait de tentatives de vol de brevets. Les malfaiteurs auraient eu accès au système informatique d'Airbus à Tianjin, passerelle d'accès aux dossiers de certains brevets. Ces tentatives d'intrusion dans le système informatique sécurisé apportent de l'eau au moulin des opposants à la création l'an dernier d'un site d'assemblage d'Airbus en Chine, la première hors d'Europe.S'agit-il de personnes sous contrat Airbus ou d'intervenants extérieurs ? Mystère. Tom Enders s'est voulu rassurant. Pour lui, la découverte de ces tentatives prouve le succès des systèmes de surveillance mis en place dans l'usine. Néanmoins, rien ne dit que les voleurs en étaient à leur coup d'essai ou si d'autres ont pu passer entre les mailles du filet. « Tout est sécurisé. Nous n'avons pas de problème de ce type », assure-t-on à Tianjin. Cette affaire relance le débat sur l'opportunité de créer un site d'assemblage en Chine ? décidé en 2005 ?, réputé comme l'un des plus grands copieurs de la planète. Et ce, alors que l'ex-empire du Milieu nourrit l'ambition de devenir un géant de l'aéronautique afin de concurrencer Airbus et Boeing. Alors que les industriels chinois viennent juste de terminer le programme ARJ 21, un avion de transport régional sans aucune innovation technologique, ils travaillent d'ores et déjà sur la construction d'un avion long-courrier de plus de 150 sièges d'ici à une quinzaine d'années. Pour cela, le gouvernement chinois a fusionné, sous la bannière Avic, ses deux constructeurs Avic 1 et Avic 2.Livraison prévue en juinPar le biais de cette ligne d'assemblage d'avions moyen-courriers à Tianjin, un joint-venture avec la municipalité de Tianjin et le groupe Avic, Airbus a choisi d'accompagner le développement aéronautique chinois. Ce transfert de technologies et de savoir-faire est le seul moyen, selon Airbus, pour accéder pleinement au marché chinois, appelé à devenir le plus gros marché de la planète. Et de combler ainsi son retard vis-à-vis de Boeing. Les ventes d'Airbus ont effectivement explosé en Chine au cours des cinq dernières années mais Pékin a grosso modo partagé ses commandes entre Airbus et Boeing.Ces cas suspects en Chine jettent donc le trouble alors que se prépare la cérémonie de la première livraison du premier appareil, prévue le 23 juin à Dragon Aviation Leasing, qui louera l'avion à Sichuan Airlines.Onze avions devraient être livrés cette année, tous à des compagnies chinoises comme le stipule le contrat. Avec une montée en cadence à 25 à 30 avions en 2010 pour arriver à 48 en 2012 (soit le rythme de croisière de 4 par mois, qui sera atteint en septembre-octobre 2011). Un rythme qui n'est pas remis en cause par la crise alors qu'Airbus a décidé de réduire la production d'A320. Celle-ci concernera donc Hambourg et Toulouse. nInfographie0 mm x 0 mm
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