Dépendance  :  les banques font mieux que les assureurs

urancePour la première fois, les réseaux bancaires dépassent les assureurs sur le marché de l'assurance dépendance. Les cotisations enregistrées par les bancassureurs ont atteint 200 millions d'euros en 2008 contre 187 millions d'euros pour les assureurs. Et en nombre de personnes assurées, l'avance prise par les bancassureurs est encore plus nette : près des deux tiers des nouveaux assurés ont souscrit un contrat auprès de leur banque l'an dernier. Ces chiffres concernent les contrats à adhésion individuelle (363,5 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2008) mais aussi les contrats collectifs (23,5 millions d'euros) ? souscrits dans le cadre de l'entreprise ou d'un groupe professionnel ou mutualiste ? dont la garantie principale est la dépendance, soit 1,9 million de personnes couvertes (+ 4 % en 2008). Ils sont issus de la dernière enquête de mai 2009 de la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA) et n'incluent pas le million d'assurés contre la dépendance auprès des mutuelles.marché concentréSur le seul segment des contrats à adhésion individuelle qui totalise plus d'un million de personnes couvertes et pèse le plus lourd en termes de chiffre d'affaires, la CNP, fournisseur de la Banque Postale et des Caisses d'Épargne, est l'assureur le plus dynamique avec 24,1 % des 77.900 nouveaux assurés en 2008. La filiale du groupe Crédit Mutuel, ACM, a fait un effort commercial particulier l'an dernier puisqu'elle assure 14,5 % des nouveaux souscripteurs en dépendance, alors que son poids parmi les assurés ayant souscrit les années précédentes ne représente que la moitié (6,9 %). Quant à Prédica, filiale du Crédit Agricolegricole, premier en termes de chiffre d'affaires en 2008 (22,3 %), il n'arrive que troisième en nombre d'assurés ce qui donne à penser qu'il pratique des tarifs plus élevés que ses concurrents.Les assureurs « historiques », pionniers de l'assurance dépendance dans les années 1980, que sont Prima, la filiale du groupe AG2R-La Mondiale, et Groupama-Gan, restent très présents avec respectivement 17,1 % et 15,9 % de parts de marché. Mais leur poids relatif recule, d'autant qu'ils sont moins offensifs en conquête d'affaires nouvelles (1,4 % pour Prima en 2008 et 10,1 % pour Groupama-Gan).Malgré la présence d'une trentaine de sociétés d'assurances pratiquant le risque dépendance, le marché est toujours très concentré puisque quatre groupes représentent 76 % de la collecte en 2008 et 83 % des personnes couvertes. Cette situation pourrait bien évoluer en 2010.Le président de la République, Nicolas Sarkozy, a en effet promis mi-mai de relancer dès l'automne le débat sur la création d'un « cinquième risque » de protection sociale, destiné à une meilleure prise en charge de la dépendance des personnes âgées et handicapées. La future loi devra remettre à plat le mécanisme d'aide publique existant et l'articuler avec un système d'assurance dépendance privé, fondé sur une définition contraignante des garanties qui doivent figurer dans les contrats. Favorables à ce partenariat public-privé, les assureurs comme les mutuelles attendent en contrepartie des exonérations fiscales et sociales qui pourraient inciter les particuliers à cotiser dès 50 ans, et relancer ce marché à fort potentiel.
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