Rio Tinto consent à baisser d'un tiers le prix de son minerai de fer

matières premièresAvec près d'un mois de retard sur la date butoir de la fin avril qui marque traditionnellement le terme des négociations annuelles entre producteurs de minerai de fer et aciéristes, le deuxième sidérurgiste mondial, Nippon Steel, a arraché une baisse de 35 % des prix pour l'année en cours auprès du groupe anglo-australien Rio Tinto. En tenant pour acquis que son concurrent BHP Billiton conclura une opération similaire avec les japonais et les sud-coréens, l'attention va se porter sur les sidérurgistes chinois tel Baosteel.Besoins importants La baisse consentie par Rio Tinto constitue un moindre mal pour les producteurs : Goldman Sachs pronostiquait une baisse de 40 % et les chinois réclamaient un repli de moitié, qui aurait permis d'annuler le quasi-doublement des prix de l'an dernier. Toutefois, ceux-ci peuvent compter sur l'effondrement des taux de fret maritimes qui renchérissaient considérablement le prix du minerai à l'arrivée dans les ports chinois. Quant aux exigences de prix des aciéristes chinois, elles se défendent difficilement car la production de minerai de fer dans le pays a fondu. Elle aurait chuté de moitié, en raison de l'effondrement de 66 % des cours du marché spot depuis leur record de février 2008. La Chine serait ainsi contrainte d'importer des volumes record pour répondre à la demande dopée par son plan de relance.Rio Tinto précise qu'il vendra les minerais de Pilbara et Yandicoogina à 97 cents par tonne sèche contre 144,66 cents l'an dernier. Cet accord met fin à plusieurs années de hausse de prix. L'an dernier, Rio Tinto et BHP avaient même obtenu une hausse de 96 % pour la mine de Pilbara. En 2007, la hausse des prix a été limitée à 9,5 %, soit la moitié du rythme de l'année précédente (+ 19 %). La flambée de 2004 (71,5 %) avait succédé à la dernière baisse connue en 2002 (? 2,4 %). Le minerai de fer échappe au cadre des marchés à terme qui s'est imposé sur la plupart des grandes matières premières car il mêle essentiellement un oligopole (monopole partagé entre quelques rares acteurs) de groupes miniers qui rassemble outre les australiens Rio Tinto et BHP Billiton, le brésilien Vale (ex-CVRD) et un oligopsone (club restreint d'acheteurs) sur lequel les asiatiques règnent en maîtres.Christophe Tricaud
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