La crise étreint le flanc asiatique de la Russie

Le passage éclair du Premier ministre russe, Vladimir Poutine, le 11 mai, avec son cortège de promesses, n'a que brièvement remonté le moral des habitants de Komsomolsk-sur-Amour. Quelques jours plus tard, l'un des principaux employeurs de cette ville de 270.000 habitants, l'aciériste AmurMetall, annonçait un plan social de 1.600 emplois, un quart des effectifs.AmurMetall n'est pourtant pas une usine soviétique décatie. C'est justement parce que ce sidérurgiste privé (le seul de la région) a lourdement investi pour moderniser ses capacités que la crise le touche durement. « Nous ne subissons pas de chute de la demande, explique le PDG, Sergueï Khokhlov. Par contre, nous avons un énorme besoin de capitaux pour rembourser nos dettes et acheter nos matières premières. » L'usine, d'une capacité de 2,1 millions de tonnes par an et qui exporte 80 % de son acier, ne fonctionne désormais qu'à 25 % de sa capacité.Vladimir Poutine, qui a visité AmurMetall au pas de charge, a promis 75 millions d'euros en garanties d'État pour aider le groupe pris à la gorge par les banquiers. Mais on est loin du compte. La dette totale du groupe s'élève à 375 millions d'euros, dont 252 millions sont dus dès cette année.L'économie locale est relativement diversifiée comparée aux innombrables villes fondées à l'époque soviétique autour d'un unique combinat. Mais son destin lié à celui de l'industrie militaire a déjà connu une longue traversée du désert pendant les années 1990. Privatisé à la hussarde au début des années 1990, le chantier naval livre avec un retard parfois de plusieurs années les sous-marins commandés par les armées russe et indienne. Estimant que le groupe était de facto en faillite, Vladimir Poutine a annoncé que l'État reprenait 77 % du groupe et injecterait 300 millions d'euros sur les dix prochaines années pour revitaliser la production.plans sociauxLes perspectives sont meilleures pour l'usine Soukhoï, la fierté de la ville. Le complexe assemble des dizaines d'avions de chasse ainsi que le nouvel avion régional civil Superjet, dont le carnet de commandes dépasse les 100 exemplaires. Mais les plans sociaux passent pourtant aussi par là. « Dans notre service, un tiers du personnel a été congédi頻, indique une employée qui préfère garder l'anonymat.Emmanuel Grynszpan, à Komsomolsk-sur-Amour
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