La reprise se dessine

conjonctureL'Allemagne pourrait bien sortir cet été de son cauchemar économique. Vendredi, deux indicateurs importants, l'indice PMI des directeurs d'achats et l'indice IFO du climat des affaires, sont venus confirmer cet espoir. La vigueur de la hausse de ce dernier (+ 1,4 point à 87,3 points), grâce à la composante sur la situation actuelle, a agréablement surpris les observateurs. Du coup, après cinq trimestres de contraction, le PIB allemand pourrait au troisième trimestre recommencer à croître légèrement, de 0,2 % si l'on se fie au consensus actuel. La légère reprise de la demande mondiale, soutenue notamment par les différents plans de relance, mais aussi le niveau désormais très bas des stocks pourraient expliquer ce mouvement. Les dernières statistiques disponibles viennent à l'appui de ce scénario : les commandes à l'industrie et les exportations ont ainsi rebondi en mai.reprise fragileLe débat porte désormais outre-Rhin sur la vigueur et la durée de cette reprise. Pour les économistes de l'assureur Allianz, c'est déjà une période de croissance soutenue qui commence. « La reprise est plus rapide qu'escompt頻, explique son chef économiste, Michael Heise. Après un second semestre tiré par les plans de relance, une « dynamique de croissance » devrait, selon lui, s'enclencher, entraînant toute l'économie. Du coup, il prédit une croissance de 2,7 % pour l'an prochain.L'union bancaire allemande (BDB) a cependant mis en garde cette semaine contre tout excès d'optimisme. « Une reprise forte est peu vraisemblable », selon le président de la BDB, Manfred Weber, pour qui « il n'y aura pas, comme lors des récessions précédentes, de rattrapage après douze mois ». Il est vrai que la situation reste préoccupante. « Les entreprises ont des difficultés à avoir accès au crédit, et la situation pourrait encore s'aggraver au second semestre », remarque-t-on ainsi chez BNP Paribas. Mais un des principaux dangers reste l'emploi. Car la stabilisation de l'économie allemande s'effectue à un niveau très bas. La production industrielle était en mai inférieure de 19 % à celle d'il y a un an, les commandes à l'industrie de 31 % et les exportations de 24,5 %. L'indice IFO lui-même reste inférieur à ses pires niveaux de la récession de 2003. Du coup, comme le souligne le président de l'IFO, Hans-Werner Sinn, « le taux d'utilisation des capacités industrielles reste bas ». Or, pour l'instant, la plupart des entreprises ont eu recours au chômage partiel, solution qui commence à devenir coûteuse. Il est désormais probable qu'elles coupent au second semestre dans leurs masses salariales. « Les entreprises entendent toujours réduire leurs effectifs », confirme Hans-Werner Sinn. Le chômage pourrait donc bien exploser et venir perturber une reprise encore fragile.
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