Quels sont les points problématiques dans un système d'information d'entreprise ?Ils sont multiples. On peut citer toute la chaîne et mentionner les interactions entre les divers composants. D'abord le processeur, puis le système d'exploitation des serveurs, les micro-ordinateurs, le système de stockage, le réseau interne, le réseau externe, les accès distants et surtout le nombre impressionnant d'applications développées dans certaines industries comme la banque, l'assurance et les télécoms. Enfin, il ne faut pas sous-estimer le facteur humain des utilisateurs.Pourquoi ces industries sont-elles si sensibles aux bogues informatiques ?Vous avez deux grands types d'équipes dans ces industries. La première assure la maîtrise d'ouvrage qui définit les spécificités des applications et les développe. La seconde, la maîtrise d'?uvre, les met en place dans le système. D'un côté, vous avez les cols blancs, qui définissent, et de l'autre les cols bleus, qui doivent déployer l'application sur les bons serveurs en étant sûrs qu'elle fonctionnera parfaitement. Le problème, c'est que les processus ne sont pas unifiés. Le message envoyé par les cols blancs aux cols bleus ne sera peut-être pas compris. Dans un télégramme, on n'est pas aussi clair que dans une lettre détaillée. Par ailleurs, si vous avez un centre de production informatique en Inde, à Bangalore, vous pouvez aussi avoir des problèmes de langue et de culture.Que faire pour éviter les bogues informatiques ?La première chose est de bien identifier les processus et d'utiliser une solution de gestion de vie des applications. En d'autres termes, il faut informatiser l'informatique.Le zéro défaut est-il un mythe ?Oui, mais vous pouvez vous en approcher en cartographiant les processus. Un logiciel bancaire est composé de millions de lignes de code. On peut tendre vers le zéro défaut mais cela se fait parfois au détriment du délai de mise en production. Vous pouvez aller vite mais alors, vous prenez le risque de faire l'impasse sur certains tests. D'où le risque de dysfonctionnements ultérieurs qui peuvent être onéreux.Propos recueillis par Pascal Boulard

latribune.fr

12 Mars 2009, 1:28

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