Les arrêts maladie se sont envolés en 2008

L'assurance-maladie se retrouve à nouveau confrontée à une hausse forte et rapide des arrêts de travail. Le dernier pic remontait à fin 2003, juste avant l'application de la réforme de l'assurance-maladie et la mise en place d'un donnant-donnant avec les syndicats de médecins, pour réduire le volume des prescriptions contre une revalorisation de leurs honoraires. Cette politique de maîtrise médicalisée et les contrôles effectués par les médecins de la Sécurité sociale avaient dans un premier temps largement porté leurs fruits. Entre 2004 et la mi-2006, le nombre d'indemnités journalière prises en charge par la Sécurité sociale pour les arrêts de travail a chuté. La Caisse nationale d'assurance-maladie (Cnam) estime même avoir réalisé depuis lors une économie cumulée de 3,6 milliards d'euros par rapport à ce qu'aurait été la croissance du volume des arrêts de travail si elle avait suivi l'évolution de la population salariée.Depuis la mi-2006, la tendance s'est donc retournée. Surtout, la hausse s'est emballée en 2008, comme le montre un document interne de l'assurance-maladie (voir graphique). La prise en charge des arrêts de travail dépasse désormais nettement le pic de 2003-2004. Selon les derniers chiffres de l'assurance-maladie, les indemnités journalières ont augmenté de 5,4 % en 2008 par rapport à 2007, pour atteindre 7,9 milliards d'euros.nouveaux types d'actionsComment expliquer cette envolée, alors que les arrêts maladie sont théoriquement corrélés à l'emploi, très mal en point ? Premier élément d'explication, les actions de l'assurance-maladie pour limiter les prescriptions d'arrêts de travail ont atteint un palier. La Cnam a ciblé les assurés qui multipliaient les arrêts de courte durée, a contrôlé systématiquement des arrêts de plus de 45 jours et a mis sous entente préalable les médecins repérés pour prescrire de façon inconsidérée. Elle estime ne pas avoir relâché la pression depuis 2007, mais réfléchit aujourd'hui à de nouveaux types d'actions pour juguler la progression des arrêts de travail de longue durée, notamment en travaillant avec la médecine du travail ou avec les entreprises. La hausse dynamique des indemnités journalières pourrait également s'expliquer par la hausse de la masse salariale jusqu'à la mi-2008. Les deux courbes sont en effet corrélées, mais il y aurait entre elles, selon l'assurance-maladie, un décalage d'environ neuf mois. On devrait ainsi s'attendre à une baisse des arrêts de travail au début du printemps.
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