udiovisuelEnfin ! Les négociations entre TF1 et AB, engagées il y a plusieurs mois, sont aujourd'hui proches d'aboutir. Une annonce pourrait intervenir sous peu. Concrètement, les discussions portent sur le rachat des deux chaînes, TMC et NT1, toutes deux diffusées sur la télévision numérique terrestre (TNT). TMC ? dont TF1 détient déjà en direct 40 % depuis 2004 ? est leader des nouvelles chaînes de la TNT (avec 3,4 % d'audience en avril), et sa petite s?ur NT1 réunit 1,3 % du public. Des audiences en croissance qui compenseraient le déclin de celle de TF1. De plus, TMC est bénéficiaire depuis deux ans, avec un résultat net de 11,5 millions en 2008, à l'heure où la rentabilité de TF1 se détériore.Le montant du rachat de TMC et NT1 serait de plusieurs centaines de millions d'euros. En mars, « Le Figaro » avait avancé qu'il se ferait pour partie en liquide et pour partie en actions TF1, le propriétaire d'AB, Claude Berda, se retrouvant ainsi détenteur de 4 % à 8 % du capital de la Une. En effet, à la suite d'une résolution en ce sens adoptée à l'assemblée générale du 17 avril, TF1 peut désormais rémunérer ses acquisitions en actions.Mais la filiale de Bouygues, après avoir « top頻 avec Claude Berda, n'aura pas fini sa course d'obstacles. Le rachat devra encore être approuvé par l'Autorité de la concurrence, dirigée par le vigilant Bruno Lasserre. Selon TF1, la montée à 100 % dans TMC ne nécessite pas de nouveau feu vert des Autorités de la concurrence, la question ayant déjà été traitée en 2004, quand TF1 a obtenu l'autorisation de racheter 40 % de TMC. Mais le sujet reste entier pour NT1.position dominanteLe principal problème réside dans la régie publicitaire. Jusque récemment, TF1 détenait plus de la moitié du marché de la publicité télévisée et était donc en « position dominante ». Toute prise en régie de nouvelles chaînes TV, augmentant sa part de marché, aurait renforcé cette position. Résultat : les gendarmes de la concurrence ont jusqu'à présent interdit à TF1 d'assurer la régie de chaînes supplémentaires. Lors du rachat de TMC en 2004, ils ont imposé que la chaîne, monégasque à l'origine, soit dotée d'une régie interne « autonome » par rapport à TF1. Et quand la Une s'est mêlée d'un peu trop près de la régie de TMC, elle a été condamnée fin 2008 à 250.000 euros d'amende par Bercy. Une amende dont la Une n'a pas fait appel.Pour le rachat d'une chaîne comme NT1, trois scénarios sont donc possibles. Soit l'Autorité de la concurrence se montre clémente vis-à-vis de TF1 : elle lui impose les mêmes obligations que pour TMC, c'est-à-dire commercialiser la publicité de NT1 via une filiale de NT1 autonome. Deuxième option : confier la régie de NT1 à un tiers (Lagardèrerave;re?). C'est le scénario le moins favorable pour la Une, « mais c'est quand même ce qu'on impose en général dans ces cas-l࠻, explique un expert de Bercy. Dernière solution : TF1 ne se verrait imposer aucune obligation. Le groupe milite évidemment en ce sens, soulignant que sa part sur le marché de la publicité TV est tombée sous les 50 %, et donc que sa position dominante appartient au passé.TF1 réclame aussi que l'on prenne en compte un marché plus large que la seule publicité TV, en incluant aussi Internet, voire tous les autres médias. Dans ce cas, sa part de marché n'est plus que d'une dizaine de pourcents, très loin d'une position dominante. Mais, jusqu'ici, les Autorités de la concurrence, françaises comme européennes, ont toujours pris en considération le marché de la publicité média par média, et non globalement.

latribune.fr

10 Juin 2009, 1:39

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