1/ Pourquoi Areva a besoin d'argent  ?

Constitué en 2001, en pleine glaciation des projets nucléaires sur la planète, avec des outils industriels datant pour l'essentiel des années 1970, Areva a bâti un ambitieux plan industriel pour faire face à la renaissance de l'atome. « Lors de la création d'Areva, l'usine de Chalôn-sur-Saône, qui fabrique les principaux composants des réacteurs, était vouée à la fermeture. Aujourd'hui, nous investissons pour faire passer sa capacité annuelle de production de 1,7 équivalent EPR à 2,7 en moyenne », aime à répéter Anne Lauvergeon, présidente du directoire du groupe. D'ici à 2012, le groupe estime à 12 milliards d'euros les investissements nécessaires pour être capable de fabriquer les quelque 60 réacteurs dont il entend décrocher la commande dans les années à venir. L'effort principal (2,5 à 3 milliards d'euros) est consacré aux mines, élément clé du modèle intégré d'Areva, qui propose toute la chaîne de produits, de l'uranium au retraitement en passant par les réacteurs. D'ici à 2020, le groupe veut doubler sa production actuelle de 10.000 tonnes. 20 % de l'enveloppe globale (environ 2,5 milliards) sont destinés à renforcer la sécurité et moderniser les usines d'Areva, principalement la Hague (retraitement) et Pierrelatte (traitement chimique de l'uranium). La même somme est prévue pour les outils d'enrichissement de l'uranium : la fin de la construction de l'usine française de Georges Besse II et une nouvelle usine (Georges Besse III) qu'Areva prévoit de bâtir aux États-Unis pour une mise en service en 2014. Quelque 15 % (environ 1,8 milliard) seront consacrés aux réacteurs : financement des certifications, notamment aux États-Unis et en Grande-Bretagne où les procédures coûtent « plusieurs centaines de millions d'euros », construction d'une usine de composants aux États-Unis (300 à 400 millions d'euros) et recherche et développement notamment autour du projet de réacteur de 1.000 MW mené avec Mitsubishi. Enfin, le solde (1,8 milliard) est prévu pour les investissements de la branche T&D, que le gouvernement veut céder. Areva devra en outre financer non seulement le rachat de la part de Siemens dans leur filiale commune, valorisé aujourd'hui 2 milliards d'euros, mais aussi les pertes prévues sur le chantier de l'EPR en construction en Finlande, estimées actuellement à 1,7 milliard. M.-C. L.
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